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Les couleurs de la rentrée

Crayons de couleurPlus que des souvenirs proprement dits, la rentrée scolaire réveille des sensations et des émotions d’enfance. Odeurs de cuir et de plastique, toucher du papier des cahiers qu’on ouvre et dont on appuie sur la tranche pour la marquer, et le stylo encore inconnu à la main qui s’applique à tracer les premières lignes…
Des sensations de neuf, de début, d’appréhension et d’attente mêlées, du sérieux et du festif tout à la fois, et cette impression un peu mélancolique de laisser les beaux jours derrière soi et d’entrer, en même temps qu’en classe, dans l’automne.
Impossible d’ignorer la rentrée scolaire. Toute la jeunesse d’un pays se plie à son calendrier, et avec elle ses parents. C’est sans doute cette énergie de la reprise qui m’a poussée à m’y associer par un acte régressif : tailler des crayons de couleur.
Vous vous souvenez comme c’était beau, les boîtes de couleur neuves, les crayons alignés dans leurs alvéoles offrant un arc-en-ciel de nuances qui contenaient tous les dessins possibles ?
Voici le reliquat des générations successives de boîtes de crayons utilisées au fil des années par mes quatre écoliers. Des séries de douze couleurs le plus souvent, dont beaucoup ont disparu, formant un ensemble disparate qui n’a que vaguement l’apparence des boîtes les plus fastueuses où logent 48 crayons.
Le désamour pour une couleur se lit dans la présence en nombre de crayons presque intacts, et à l’inverse la prédilection pour une teinte est marquée par l’usure ou l’absence des crayons correspondants. Sans grande surprise, c’est le rouge et l’orange qui ont toutes les faveurs : un seul malheureux rescapé ! Les bleus moyens ont disparu eux aussi, en revanche le rose n’a guère tenté mes garçons, et il reste assez de marron pour toute une forêt.
Avec la peinture, les contraintes liées à l’utilisation de couleurs ne sont pas les mêmes, puisqu’elles dérivent toutes des couleurs primaires, et que l’utilisation de couleurs prêtes à l’emploi ne s’impose pas. Monet trouvait que la question de savoir quelles teintes il employait était sans grand intérêt. L’essentiel étant d’avoir un panel de base et surtout beaucoup de blanc. Ses notes chez le marchand de couleurs atteignaient de coquettes sommes, souvent réglées directement par Paul Durand-Ruel, qui comptait bien vendre les tableaux produits.
On est frappé, sur les photos de Monet au travail qui nous sont parvenues, par la dimension considérable de sa palette, et la quantité de brosses à sa disposition dans des pots. Pourquoi autant ? J’imagine que c’était pour en avoir des propres tout au long de la journée, et les nettoyer toutes ensemble le soir. Si vous êtes peintre et que vous y voyez une autre raison, merci d’avance pour vos explications.


5 commentaires

  1. Comme j’aimais ces boites de crayon (baignol et Farjon,caran d’ache..) et que j’aime toujours,même si je n’ai aucun talent artistique malheureusement!
    Merci pour ce bel écrit.

  2. Doux souvenir mais … sacrilège ! J’aperçois deux crayons taillés aux deux bouts ! Cela me fait le même effet qu’une page cornée dans un livre.

    Souvenir aussi des initiales écrites en haut des crayons sur 2 cm de bois dénudé.

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Ariane.

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