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Bras de Seine

Bras de Seine à GivernyIl m’a fallu du temps pour comprendre le réseau hydrographique de Giverny, qui compte la Seine, son affluent l’Epte, et de multiples bras et dérivations, mais cette fois je suis sûre de moi : ce coin d’eau quasi stagnante où poussent des nénuphars, c’est un bras de la Seine. Je le sais de source sûre car je l’ai suivi de bout en bout, dimanche dernier où il faisait presque beau, depuis l’endroit où il prend naissance à Giverny jusqu’à celui où il rejoint la route. Après, il n’y a plus de mystère. Le bras finit d’enserrer Grande Ile, et retourne à la Seine.
Tandis que j’avançais solitaire le long des maïs sur un chemin impeccablement tondu, les pieds trempés, avec la vague inquiétude qu’il puisse m’arriver quelque chose, je ressentais un sentiment d’aventure oublié depuis longtemps. Comment est-il possible qu’il y ait des lieux si près de chez soi qu’on puisse y aller à pied, des chemins, des rues, des bois, que nous n’ayons jamais explorés ? On n’y pense pas. On peut y aller n’importe quand, alors on n’y va jamais. On creuse inlassablement les mêmes sillons, cent, mille, dix mille fois, et ces sillons nous empêchent de dévier vers d’autres lieux juste à côté.
Il a fallu un petit papier du journal local le Démocrate vernonnais sur la « plage de Giverny » (les guillemets ne sont pas de trop) et le souvenir d’un compte-rendu paru dans le journal municipal du village sur le nettoyage du bras de Seine pour m’aiguillonner. Changer d’aiguillage. Enfin piquée au vif de ne pas connaître ces endroits.
Bras de Seine à GivernyUne heure et demie de marche dans la nature, ça donne le temps de s’interroger sur ces étonnantes oeillères qui nous poussent si on n’y prend garde. Je ne sais pas tout de Giverny et de Vernon, loin de là, et je constate même que beaucoup d’informations m’échappent. Mais cette année j’ai décidé d’explorer ce qui est là devant, juste à ma porte, à ma portée. Ce n’est pas aussi exotique que de remonter vers les sources du Nil pour finir par un mémorable « Mister Livingstone, I presume ? » – aujourd’hui mon client m’a abordée par un « Ariane, I assume? » qui m’a fait penser à cette salutation mythique – mais tout le monde n’est pas taillé pour affronter les crocodiles.
En descendant le bras de Seine j’ai repensé à la première fois où j’ai longé sa partie ultime, de Manitôt jusqu’à la confluence avec le fleuve. Ce jour-là les animaux se montraient. Héron, rats musqués, grenouilles, canards… une vraie fête. De la vie partout.


2 commentaires

  1. Quel beau projet "d’explorer ce qui est là devant, juste à ma porte, à ma portée" ! Vos photos rendent très bien cette promenade hors des sentiers battus.

  2. Merci Tania, ça me touche. Je me demandais si la première était digne d’être publiée. L’auto-censure, c’est redoutable.

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Ariane.

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