
Cette photo, la seule connue à réunir l’ensemble des membres du clan Monet-Hoschedé, a été prise le 9 juillet 1892 par Theodore Robinson, peintre américain ami de Monet, qui a fait de longs séjours à Giverny.
Cette information figure dans le journal tenu par Robinson tout au long de ses années givernoises, dont des extraits ont été publiés dans le catalogue de l’exposition In Monet’s Light : Theodore Robinson at Giverny. (Baltimore museum of Art, 2004-2005)
Voici ce que note Robinson, à la date du 9 juillet 1892 (ma traduction, en gras les mots en français dans le texte) :
Pris deux clichés – l’un de Mlle Suzanne, l’autre de Monet et sa famille – Jean venait d’arriver d’Alsace – il était indigné par la façon dont on lui avait fait la morale à chaque arrêt, en particulier à la frontière, les gens d’armes allemands.
Comme le remarque Sona Johnston, autrice du catalogue, Jean était certainement à Giverny en raison des deux mariages à venir, les 16 et 20 juillet, celui de Claude Monet et Alice Hoschedé suivi de celui de Suzanne Hoschedé et Theodore Butler. Le prochain départ de Suzanne du logis familial pourrait expliquer l’envie d’immortaliser à la fois la jeune femme dans un portrait séparé, et le clan qui n’était peut-être pas si souvent au complet.
Les entrées du journal de Robinson où il est question de Monet révèlent qu’ils se voyaient très souvent quand le jeune peintre américain était au village. Ainsi, il lui rend visite dès son arrivée le 23 mai 1892, puis le 3 juin, il dîne chez eux le 10 juin, il repasse le voir le 21 juin, il dîne chez eux le 3 juillet avec Butler, il vient prendre les photos le 9 juillet, il re-re-dîne chez eux avec Deconchy, Helleu et Caillebotte le 16 juillet, suite au mariage le matin, puis il est invité au déjeuner de mariage de Suzanne et Butler, (il parle d’un breakfast qui a duré presque toute l’après-midi). Et puis encore le 10 août, le 5 septembre, le 14 septembre, etc, etc, jusqu’aux adieux le 1er décembre. Avant de s’embarquer au Havre, il dîne avec Jacques Hoschedé, et de qui parlent-ils à table ? de Monet. Robinson, qui avait douze ans de moins que Monet, était d’une génération entre le maître et les aînés des enfants de la famille, et probablement assez proche de ces derniers.
Pour en revenir à la photo, trois des soeurs (mais pas Suzanne) portent des robes identiques. Et le « petit » Michel, épaté d’être pris en photo et collé aux jupes de sa « maman », a tout de même 14 ans. On ne le dirait pas.
Je n’ai jamais vu cette photo ; c’est émouvant de les voir tous réunis.
Très intéressante, cette photo. Merci, Ariane. Trois robes identiques, je n’y avais pas prêté attention d’abord.
Belle photo émouvante de cette grande famille!!
Ich kenne dieses Foto schon sehr lange, man findet es auch in Büchern und ich freue mich sehr, jetzt auch die « Geschichte » dazu zu erfahren, danke Ariane – auch für Deine Anmerkungen!