Tous les amoureux des pivoines l’ont noté, ces fleurs magnifiques attirent les fourmis, au point qu’une visiteuse de Giverny m’a raconté qu’enfant, ignorant leur nom, elle les appelait des fleurs à fourmi.
A partir de cette observation, chacun y va de son hypothèse pour expliquer l’appétence singulière des petites bêtes pour les grosses fleurs.
Elle les mangent ! s’indignent les uns. Elles y élèvent des pucerons ! paniquent les autres.
Point du tout.
Les yeux les plus affûtés auront remarqué les gouttes qui perlent sur les bourgeons tout gonflés des pivoines. Ce n’est ni un reste d’arrosage ni un reliquat de rosée, mais une sorte de sève que sécrète la pivoine avant de s’ouvrir.
Je n’ai pas encore osé goûter, mais il paraît que ces gouttes ont la saveur du sirop. Vous imaginez, par rapport à la taille d’une fourmi ? Une montagne de délices ! De quoi les faire accourir de loin !
Elles arrivent donc, en rangs serrés, comme les enfants à la fête foraine au stand des guimauves et des nougats. Et de se repaître de sucre, mmmm !
Seulement, il leur faut se dépêcher. Avec la chaleur de juin, les boutons de pivoines s’ouvrent vite, et alors, plus de nectar.
Au milieu des fleurs volumineuses, mousseuses, et sèches, on voit les fourmis errer de pétale en pétale, comme si elles cherchaient le pays de cocagne qui était encore là hier, et qui aujourd’hui a disparu.
Elles ont l’air désemparées, désorientées, dépitées.
Mais peut-être que c’est mon tour de conclure de travers.
De retour chez vous, ce billet délicieux.
Nectar from God perhaps for all his creatures big and small …
J’ignorais cela, et déjà que les fourmis étaient attirées par ces plantes. peut-être dans ma région sont-elles des espèces disparues ? Nous sommes à proximité d’une centrale nucléaire, ça y est, voilà une preuve qu’elles ne sont pas inoffensives.
Pivoine, a beautiful name for a beautiful flower.
La pivoine et la fourmi… Avant de vous lire à propos de leur sirop de sève, je trouvais à votre photo un air… de délicieux dessert !