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De l’usage des fleurs sauvages

Massif d'été à GivernyC’est un fait établi, Monet aimait inviter les fleurs sauvages dans son jardin.
Au printemps, on pourrait croire qu’elles sont là par accident, les primevères jaunes, les violettes des bois, les pâquerettes les plus communes, épargnées lors du désherbage par la main compatissante du jardinier.
Plus tard viennent les centaurées, ces gros bouquets de fleurs bleues assez spectaculaires pour qu’on les tolère, et les coquelicots, respectés comme l’une des fleurs fétiches de Monet.
Mais quand arrive l’été, et qu’au milieu des lis et des dahlias les plus extraordinaires émergent des molènes, ce bouillon blanc de nos grands-mères, des reines des prés, des tanaisies, des achillées, des verges d’or, on est amené à se poser des questions. Ce n’est plus le fruit du hasard, c’est un système.
Pour le fin connaisseur de Giverny Derek Fell (The Magic of Monet’s Garden, Ed. Frances Lincoln), il ne fait pas de doute que Monet herborisait dans la nature pour semer dans ses massifs les graines recueillies sur les talus et dans les prés.
Le but n’était pas de se procurer à bon compte de quoi remplir le jardin : on sait que Monet se montrait prodigue dès qu’il s’agissait de fleurs. L’idée était plutôt d’amener la nature chez soi, cette nature que Monet aimait par-dessus tout. D’éviter le côté artificiel des jardins trop bien arrangés.
Précurseur des jardins d’aujourd’hui, qui font la part belle aux fleurs spontanées, Monet aimait que son jardin n’ait pas l’air apprêté, mais qu’au contraire il permette de s’immerger jusqu’au vertige dans la verdure et les fleurs.
A l’image des connexions que le peintre a imaginées entre les deux jardins, le clos normand est un lien entre la maison, qui protège l’homme, et l’immensité de la nature sauvage.


2 commentaires

  1. J’aime beaucoup cette invitation aux fleurs sauvages, régal des randonneurs. (J’ai rencontré Monet à Martigny, il me reste à mettre par écrit mes impressions.)

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Ariane.

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