Il n’en faut pas beaucoup pour embellir sa vie, il suffit d’oser dire oui plutôt que non. Hier, à l’instigation de l’office du tourisme, la voiture à cheval de Jean-Yves Bigarré était à nouveau à Giverny, attendant patiemment d’emmener les vacanciers de la maison Monet jusqu’à l’église, et retour.
Costumé en Normand, Jean-Yves aborde les passants d’un « Vous ne voulez pas faire un tour ? » souvent décliné. Pourquoi pas ? Moi je veux bien. Une famille nous rejoint, à la grande joie de la petite Jade.
« Marcher! » ordonne le maître. J’admire la façon dont Odilon, le cheval breton, obtempère sur le champ. De quoi faire rêver n’importe quel parent, comme devant les étonnantes facultés de la fleur obéissante.
Clipiclop, clipiclop. Au passage devant l’Office de Tourisme, Claire monte pour assurer le commentaire. Musée des Impressionnismes, Hôtel Baudy, la rue Claude-Monet défile. Dans la pente, Jean-Yves lance « Trotter ! » Instantanément, nous filons à belle allure. Cette impression de vitesse d’il y a cent ans, comme à vélo…
Stop stop stop ! La petite Jade est en larmes, elle a perdu une ballerine. Vite on arrête le cheval, vite on court rechercher le soulier de Cendrillon, qui reprend sa place et miracle lui va comme un gant. Jade a retrouvé le sourire.
On repart. Je poursuis ma conversation avec Jean-Yves sur les joies qu’on éprouve à exercer un métier qui donne du plaisir aux gens. Odilon et sa carriole bâchée font le bonheur des résidents des maisons de retraite, on peut même faire monter un fauteuil roulant. Une autre calèche, plus chic, sert pour les mariages. La nôtre emmène 14 personnes pour un poids de deux tonnes au total avec le véhicule.
« Reculer ! » A l’église, on fait demi-tour. La rue Claude-Monet repasse en sens inverse. Clipiclop, clipiclop. Stop stop stop ! Le cheval a perdu un fer, sans doute par sympathie pour Jade. Pas grave, dit son maître. Ca porte bonheur… Que de péripéties pendant cette paisible balade !
quelle poésie!
un vrai conte pour enfant