Si la ville de Paris possède une (très petite) voie baptisée du nom de Claude Monet, la ville d’Aix-les-Bains n’a pas encore rendu hommage à l’un de ses enfants : le paysagiste Jean-Claude-Nicolas Forestier (1861-1930). D’accord, trois prénoms pour un seul homme, c’est un peu long sur une plaque, mais ce n’est pas une raison.
Forestier fait partie de ces grands concepteurs de parcs et jardins qui ont changé l’aspect des villes au tournant du siècle dernier. Urbaniste autant que paysagiste, il voit grand, il se projette dans l’avenir, il croit dans les vertus de la marche dans la verdure pour le bien-être et la santé des citadins. S’il a beaucoup travaillé à l’étranger, les Parisiens lui doivent le parc de Bagatelle et sa magnifique roseraie, ainsi que le parc de la Cité universitaire.
Forestier est venu à Giverny rendre visite à Claude Monet, plusieurs fois peut-être, et il a eu la bonne idée de partager ses observations dans un article paru en septembre 1908 dans la revue Fermes et Châteaux.
Voilà un témoignage précieux, tant sur l’organisation générale du jardin que sur les variétés de fleurs. Monet est près de lui qui lui indique les noms latins, car
« tous deux, pris par le même amour du jardin et des fleurs, nous échangeons des noms, car tous deux nous pouvons donner leurs petits noms à de belles amies fidèles, familières et complaisantes ».
Son oeil de botaniste expert repère par exemple
des voûtes de rosiers à floraison abondante comme les Dorothy Perkins, les Félicité et Perpétue, les Crimson Rambler.
Ce sont encore des Crimson Rambler qu’il identifie près de la maison où ils « se disputent le soin de l’orner et de s’enrouler autour du bois des balustrades. » Et devinez ce qu’il remarque au jardin d’eau, pour changer ?
Le petit pont qui conduit au pré voisin passe sous deux arceaux de Rosiers Crimson Rambler.
Je cherche où tous ces Crimson Rambler peuvent bien se cacher dans le jardin actuel, mais je n’ai pas l’oeil de Forestier.
Selon Vivian Russell, (Le Jardin impressionniste de Claude Monet, Giverny au fil des saisons) il n’y en a plus car ils sont trop sensibles aux maladies.
Heureusement, ce n’est pas tout :
De l’autre côté de la rivière, des fils de fer soutiennent un rideau d’autres Rosiers. Le rosier Wichuriana pousse avidement ses longs et fins rameaux et ses abondantes petites feuilles d’un vert luisant.
L’article parle aussi de nombreuses autres fleurs mais ne contient pas davantage d’indications sur les rosiers.
Je ne connaissais pas cet urbaniste ,visionnaire déjà pour le bienfait de la marche dans des espaces arborés….
Belle réalisation pour ce jardin de Bagatelle où il y a une roseraie magnifique!
J’imagine les discussions entre ces deux passionnés de jardin…
Oui, leurs discussions devaient être pointues, pour ne pas dire techniques!
A Paris, dans le 19ème arrondissement, plus précisément dans le très pittoresque quartier de La Mouzaïa, il y a une petite rue nommée Villa Claude Monet.
Bonjour Corine, cette rue est-elle privée ou publique ?
Bonjour Ariane, C’est une voie publique, qui a même droit à son petit article sur Wikipédia.
Je me souviens d’avoir photographié la plaque de rue il y a quelques années, lors de la découverte de La Mouzaïa.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Villa_Claude-Monet
Merci Corine, je vais corriger mon article et j’irai voir lors de mon prochain passage à Paris.