Le ciel était un peu laiteux ce matin. La réverbération du soleil sur les ardoises de la maison de Claude Monet à Giverny fait disparaître le toit.
Avec les murs couverts de vigne vierge, le massif de tulipes qui reproduit le rose du crépi, la maison a l’air de faire partie du jardin, de s’y fondre comme un végétal plus gros que les autres.
Cela ne trompe l’oeil qu’un instant, jusqu’à ce que le regard s’arrête sur le fronton triangulaire et son oeil de boeuf. C’est ce petit détail d’architecture qui donne la clé de l’image.
En peinture, le titre de l’oeuvre joue parfois ce rôle. Dans le bol de lait de Bonnard, la lumière attire l’oeil vers la fenêtre ensoleillée, comme si cela devait être l’essentiel du tableau, mais le titre décode ce qui se joue dans l’ombre de la pièce, la femme et son bol, et le chat qui attend.
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