C’est un coin des jardins de Monet où presque personne ne va : à droite de l’allée des tilleuls, derrière la verrière du salon-atelier, une zone ombragée forme une impasse. La floraison y est pourtant aussi raffinée qu’ailleurs.
Quelle délicatesse dans cette harmonie verte, ce petit tapis de feuilles vertes frangées de blanc ! Un jardinier a pensé que ce serait bien de rappeler ces tons dans la potée de pelargoniums qui prendrait place à côté.
C’est l’un des petits bonheurs que réserve la visite dans les jardins de Monet, à condition de prendre son temps, tranquillement. Si on va trop vite, on sentira l’harmonie d’ensemble, mais on risque de passer à côté des détails.
Peut-être qu’on apprécie mieux la peinture quand on peint soi-même, et peut-être qu’on comprend mieux toutes les subtilités de la composition d’un jardin quand on est expert en jardinage. La maîtrise de l’art apprend à voir. Pour tous les autres qui n’ont pas cette chance, la compréhension soudaine de l’intention qui a présidé à un arrangement donne un instant de joie.
J’aime bien, derrière les fleurs, entrevoir l’être humain qui les a pensées.
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