A Vernon, la Tour des Archives a l’air aimable des vieilles pierres, depuis qu’elle ne sert plus qu’à décorer le jardin des Arts. On en oublierait qu’elle fut autrefois le donjon d’une place forte. On y accédait par le premier étage grâce à un pont qui donnait sur les remparts. La salle basse servait de cachot.
C’est dans cet endroit sinistre que moisit au 13ème siècle un certain Rutebeuf, poète de son état.
J’ai appris lors d’une promenade littéraire proposée dans le cadre des Journées du Patrimoine comment Rutebeuf s’est retrouvé là : il s’était livré semble-t-il à des libations excessives pendant un séjour du roi dans sa bonne ville de Vernon. Malheureusement sa rétention en « cellule de dégrisement » s’est prolongée plus que de raison, aucun de ses amis n’étant venu demander sa grâce. Cette triste situation a inspiré à Rutebeuf un des poèmes les plus poignants qui soit sur les désillusions de l’amitié :
Que sont mes amis devenus
Que j’avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois le vent les a ôtés
L’amour est morte
Ce sont amis que vent emporte
Et il ventait devant ma porte
Les emporta
Amusant de découvrir l’origine de ce poème célèbre ! Merci.
Très belle photo !, Bravo Ariane..
Des recherches sur le patrimoine local me conduisent toujours vers Giverny news et je tiens à vous remercier pour toutes les informations intéressantes que je trouve et surtout pour la façon dont elles sont proposées. Le style est celui d’une poète plus que d’une historienne et c’est cela que j’aime.
emmabird
Cela ne manque pas d’historiens qui font un travail remarquable !