La lumière qui nous baigne nous paraît toujours aller de soi. Il faut un regard extérieur pour nous faire sentir sa qualité propre. C’est pourquoi j’ai été très heureuse d’avoir l’occasion d’échanger avec un photographe brésilien.
Ce que j’aime avec les photographes, c’est qu’ils ne vous regardent pas comme un ovni quand vous leur demandez, comment trouvez-vous la lumière aujourd’hui ? D’où qu’ils viennent sur la planète ils vous répondent très sérieusement, sans éluder d’un « très belle » qui n’engage à rien.
Donc, pour Fernando Grilli, la lumière de Giverny est très bleue, riche en tons de l’extrémité froide du spectre. « Au Brésil, dit-il, la lumière tire vers le jaune et l’orange. Les couleurs sont franches, tranchées. Le vert est vraiment vert, le rouge vraiment rouge. Ici, elle est beaucoup plus riche en nuances, en tons pastels, toute une gamme fantastique de couleurs intermédiaires. »
Il faisait un grand soleil, cette semaine, juste le temps où l’on se dit, en France, que c’est le moment de faire des photos. Pourtant, l’instant que Fernando a préféré, c’est celui où un nuage a voilé le soleil. « Toute une quantité de nuances sont apparues dans les reflets sur l’étang, c’était extraordinaire. »
Très intéressant en effet le point de vue de ce photographe. Finalement ma visite ne sera pas pour aujourd’hui, mais sans doute demain matin, si tout va bien.