Henri Martin, Les Champs-Elysées, 1939 Musée des Beaux-Arts de Bordeaux
Je viens d’avoir la solution d’une énigme qui m’intriguait : pourquoi le musée de Vernon est-il aller chercher celui de Douai pour organiser la grande exposition impressionniste en cours ? Au vernissage, chacun remerciait de façon appuyée l’ancienne conservatrice du musée de Vernon, Anne Labourdette. C’est qu’elle est la nouvelle conservatrice du musée de la Chartreuse de Douai !
Pendant qu’un bon peu des trésors de Douai font les délices des visiteurs vernonnais, les cimaises libérées dans la cité du Nord accueillent une grande exposition consacrée au peintre Henri Martin.
Ce nom vous dit forcément quelque chose. Mais si, voyons, l’avenue Henri-Martin, les cases rouges du Monopoly ! Né vingt ans après Monet, Henri Martin a été le chouchou des commandes officielles pendant la Troisième République. A lui les grandes décorations dans sa ville natale de Toulouse avec la salle Henri-Martin et la salle des Illustres de l’hôtel de ville, un bien bel endroit pour se marier !
Du Capitole à la capitale, il enchaîne avec le Palais de Justice et l’Hôtel de Ville de Paris, la Sorbonne, le Conseil dEtat, qui mérite une visite, ou encore le palais de lElysée. Ses pinceaux n’ont pas le temps de refroidir tant son style plaît aux officiels.
Faire le plein d’honneurs de son vivant, il n’en faut pas plus pour se faire placardiser par la postérité, qui a un faible pour les artistes maudits. C’est probablement aussi injuste que le contraire.
L’eau a coulé sous les ponts depuis le décès d’Henri Martin en 1943. On peut le redécouvrir sereinement aujourd’hui, et faire le tri entre ce qu’il a de très : très beaux coloris, très bonne technique, très belle inspiration poétique… et de trop : trop sage ? chantre d’un monde trop idéalisé ? Trop symboliste ? A chacun d’en juger à travers les quelque cent toiles présentées à Douai jusqu’au 15 juin 2009.
P.S. du 22 avril : Hélas, le Henri-Martin du Monopoly en est un autre ! voir billet du 22 avril.
honte à moi qui ignorait totalement qu’Henri Martin était un peintre, je vais avoir du mal à modifier mes réflexes et à ne plus penser Monopoly, mais remplacer l’argent par l’art et la cupidité par la beauté c’est un programme réjouissant 🙂
l’Henri Martin de l’avenue n’est pas le peintre,mais,son homonyme parfait, l’historien(1810-1883) ,fameux sous le Second Empire et sous la III ème République.Il a été en outre maire du XVI ème.
Merci de cette précision. Dommage pour le peintre !