Si certaines chenilles arborent des couleurs voyantes, comme pour faire croire aux prédateurs éventuels qu’elles sont toxiques, d’autres ont une stratégie de survie bien différente.
Regardez celle-ci, par exemple, qui arpente le rebord d’un iris du jardin d’eau de Claude Monet. Ne dirait-on pas une excroissance de l’iris lui-même ?
Sa teinte, subtil camaïeu de jaune et de vert, est copiée avec une exactitude que bien des peintres pourraient lui envier. Et l’analogie entre la larve et le végétal ne s’arrête pas là : la chenille a le même aspect translucide dans la lumière. Suprême raffinement, vous verrez en agrandissant la photo qu’elle pousse le bouchon jusqu’à aligner de petits points sombres à intervalles réguliers le long de son corps, à l’image des segments que l’on voit sur la tige d’iris.
L’hypothèse darwinienne trouve ici son illustration. Des mutations successives ont fait ressembler certaines chenilles de plus en plus à la plante hôte, et les chenilles les mieux camouflées sont aussi celles qui ont le mieux survécu.
Le point faible de cette technique de survie par le camouflage, c’est le mouvement. Tant qu’elle est au repos, la chenille se fond dans la nature. Mais si elle s’avise d’avancer, son curieux pas glissé la dénonce immédiatement. Qui a déjà vu un iris faire des boucles ?
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Superb photo.
Sublime photo !
PS : Bravo pour vos textes, toujours très bien écrits 🙂