D’ici quinze jours, voici l’aspect qu’aura la grande allée du jardin de Monet à Giverny : un tapis de capucines avec deux côtés verts et une rivière orange au milieu. La pente du terrain accentue cette illusion de rivière, on a l’impression que les fleurs coulent et s’en vont remplir le bassin aux Nymphéas, de l’autre côté de la route.
Cet effet, l’un des charmes d’octobre à Giverny, est la récompense de six mois de patience et de travail.
Dès le mois d’avril, les capucines sont semées en place. Tous les dix centimètres, au milieu des myosotis, les jardiniers enfouissent une graine grosse comme un petit pois à deux centimètres de profondeur, après l’avoir fait tremper plusieurs heures.
Puisque c’est la rentrée ces jours-ci, un peu de calcul : l’allée centrale mesure 53 mètres de long. Combien de graines de capucines le chef-jardinier doit-il commander pour la garnir de chaque côté ?
Vous avez la réponse ? 53 x 10 x 2 = 1060 graines.
En sachant combien de graines contiennent les sachets de capucines de Lobb, alias Tropaeolum lobbianum, que ce soient les variétés Spitfire ou Lucifer cultivées à Giverny pour obtenir des fleurs de couleur orange, jaune et rouge, on peut calculer le nombre de sachets de graines nécessaires : 27.
Et comme tout cela a un coût, le budget graines de capucines pour l’allée centrale se chiffre à 80 euros environ. L’équivalent de dix billets d’entrée à la Fondation Monet cette année.
Pour parvenir à la poésie, les calculs s’imposent. Le travail aussi. Planter n’est pas tout, il faut ensuite arroser, puis, quand les capucines commencent à pousser et expriment leurs velléités de s’élancer n’importe où, leur expliquer qu’elles doivent se diriger vers le centre de l’allée et nulle part ailleurs.
Dans leur absence de discernement, les capucines partiraient bien à l’assaut des dahlias ou des asters de chaque côté de l’allée. Ce n’est pas du tout ce que l’on attend d’elles.
Les jardiniers surveillent donc leur croissance de près et tirent régulièrement les tiges volubiles vers le milieu du chemin. Pendant quelques heures, les capucines un peu vexées d’être rappelées à l’ordre font la tête, mais elles ne tardent pas à se redresser et à repartir de l’avant.
Enfin, les jardiniers s’imposent une tâche ingrate : couper les feuilles pour qu’on voie mieux les fleurs. A mon humble avis, c’est une corvée dont ils pourraient bien se passer. Les feuilles coupées, ce n’est pas très joli. En plus, elles ne tardent pas à repousser.
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Frédéric, merci de votre commentaire, que je ne publie pas comme vous me le demandez. La description Google de Giverny News n’est pas de mon fait, mais d’une personne inconnue et bien intentionnée ! Je vais voir si on peut la modifier. Encore merci.
Magnifique chemin, très original, et qui me donnerait bien des envies d’imitation pour l’année prochaine !
C’est vrai que ces calculs nous remettent un pied dans la réalité. Plus qu’au coût (mais y penser est certes nécessaire) je pense toujours au travail colossal des jardiniers de Giverny, quand je visite les jardins et m’en émerveille.
Octobre arrive… et je ne suis jamais allée à Giverny en octobre ! J’en ai bien envie tout à coup. A bientôt Ariane.
Très bonne idée Odile, Giverny est splendide en octobre avec tous les asters. J’espère qu’on aura l’occasion de se rencontrer.