Il y a tout juste 85 ans, le 15 janvier 1927, l’hebdomadaire l’Illustration consacrait un reportage posthume à Claude Monet, décédé un mois plus tôt à Giverny. Fidèle à sa réputation, le magazine publiait quatre grandes photos prises dans les jardins du peintre, dont deux magnifiques vues en couleurs.
Vous jugerez si le vert des volets correspond au vert actuel, sempiternel débat, mais aussi de la fidélité avec laquelle ce coin de jardin se trouve restitué aujourd’hui. Je crois que la seule différence notable est l’absence des haricots d’Espagne qui s’élançaient à l’assaut des tuteurs. Selon le chef-jardinier, c’est parce que ces fleurs ont une durée de floraison éphémère, et qu’il est plus intéressant de cultiver des grimpantes durables et spectaculaires. Ce sont entre autres des rosiers grimpants qui sont chargés de garnir les trépieds aujourd’hui.
Pour le reste, rien n’a changé. On a toujours ces deux couleurs de pélargoniums dans le premier massif bordé d’oeillets au feuillage argenté, et une seule teinte dans celui des rosiers en arbres, du rose pour s’harmoniser avec le rose des roses.
Sur la façade, la végétation proliférait à la fin de la vie de Monet, au point d’en paraître excessive. On se demande comment le Maître faisait pour fermer les volets de sa chambre. En avait-il, au fait, ou dormait-il sans pour mieux être réveillé par le point du jour ?
Et puis, figure dans le paysage, solidement posé exactement au milieu de la photo, voici Monet, tiré à quatre épingles. Chapeau de paille sur la tête, magnifique barbe blanche, veste claire avec ses éternels pans arrondis, fermée par le seul bouton du haut. Une main dans la poche, l’autre, la droite, une cigarette entre les doigts. Monet pose pour l’éternité, selon le mot de Philippe Piguet.
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