Carte postale ancienne présentant l’Epte et l’entrée du marais à Giverny en été. La courbe de la rivière matérialisée par la rangée d’arbres autour d’une vaste surface dégagée ressemble beaucoup au paysage des Patineurs de Monet.
Qui se sert encore d’amidon aujourd’hui ? Personne. Tout le monde. A l’époque de cette carte postale, l’amidon servait à amidonner le linge, c’est-à-dire à le protéger des salissures et, selon que le vêtement une fois trempé dans un bain d’amidon était repassé humide ou sec, à le rendre rigide ou au contraire souple et doux. Cette pratique a été délaissée depuis les machines à laver. Mais l’amidon occupe en toute discrétion une très grande place dans notre alimentation car il entre dans la composition de nombreux mets issus de l’industrie agro-alimentaire.
En France, l’amidon est surtout tiré du blé. Mais pour le repassage, le fin du fin, c’est l’amidon de riz, commercialisé par la marque Remy, une maison belge fondée en 1855 par Edouard Remy, et qui est restée propriété de la famille Remy jusqu’en 1970. En cherchant bien, on en trouve encore.
Le portail Joconde des collections des musées de France présente une amusante affiche ancienne où l’on voit un pierrot tout blanc passer de l’amidon sur le visage d’un petit ramoneur, sous le titre de Amidon Remy, Gaillon (Eure). Je suppose que tel est l’épilogue de l’histoire qui a tourné le sang de Claude Monet en 1895. Remy est allé s’implanter à Gaillon, près de la Seine, à une vingtaine de kilomètres de Giverny.
Mais il n’a tenu qu’à un fil que l’usine ne s’installe au bord de l’Epte à Giverny, car le maire y était favorable. L’industrie, l’emploi, le progrès, il voyait cela d’un très bon oeil, mais pas d’un oeil de peintre, cela va de soi. Pour Monet au contraire c’était une catastrophe qui allait défigurer son paysage chéri.
Le peintre qui n’est plus dans le besoin propose sans succès d’acheter le marais à la commune. Il a finalement gain de cause avec l’appui du préfet de l’Eure quand il offre un don de 5500 francs en vue d’assainir le marais contre l’engagement de la commune à ne pas le vendre pendant 15 ans.
L’assainissement sera réalisé sous forme d’un gros tuyau qui passe sous l’Epte et permet aux eaux du marais de se déverser près du moulin de Cossy. C’est j’imagine la raison pour laquelle le lieu dénommé le marais, s’il reste une zone imperméable et humide, n’est plus guère submergé aujourd’hui.
Bonjour, brodeuse, touche à tout dans le domaine du textile, je confirme que j’utilise de l’amidon et REMY de préférence ! surtout pour amidonner la dentelle et les coiffes par exemple.
Christine, j’aimerais bien en savoir plus sur la façon exacte de faire. Quel est le procédé et le dosage ?
Je suis mauvaise élève et je fais "au hasard", tout dépend de la quantité de linge à amidonner, quand je le fais pour des coiffes je mélange de l’eau de façon à ce que le linge soi recouvert d’eau et j’ajoute une ou deux cuill. d’amidon, je mélange bien pour dissoudre l’amidon, et je plonge les coiffes, je les sors, léger séchage et repassage du linge encore humide. Pour du linge plus épais il faut mettre plus d’amidon et bien laisser tremper.
Il est parfois difficile de se procurer cet amidon, maintenant il y a les bombes, mais cela dure moins longtemps.
Je vais essayer, merci beaucoup Christine !
Cette carte postale représentant l’entrée du marais, me fait rêver, quel équilibre dans les volumes, et
quelle profondeur suggérée par la succession des plans ! J’ai bien envie de la peindre, en imaginer les
couleurs pastel, les brouillards laiteux et les reflets flous .
Et si je suis satisfaite du résultat, j’oserai poser une pie sur la clôture, un hommage au grand Claude,
déguisé en clin d’oeil.
Geneviève, voilà une jolie inspiration ! Si vous suivez ce lien vous verrez que cette carte a été colorisée autrefois, comme cela se faisait beaucoup.
Merci Ariane, je m’en vais voir de ce pas .