Début octobre, l’opulence du jardin de Monet étonne et déconcerte les visiteurs. Si du côté du bassin aux Nymphéas, l’agencement du jardin se livre au premier coup d’oeil, il n’en va pas de même dans le clos normand. Chaque jour, en cette saison où l’exubérance végétale frise la folie, j’entends des visiteurs qui cherchent la clé de l’énigme. « Ca a l’air sauvage, mais on voit que c’est très pensé« , dit l’un. « There must be a scheme « , dit l’autre. Il doit y avoir un principe, des règles, un schéma, mais lequel ? « Regarde, il y a des perspectives« , remarque la troisième en plongeant le regard dans les allées rectilignes au pied du second atelier.
Chacun sent bien que ce jardin ne ressemble à nul autre. Pas de règles déjà vues ailleurs qui puissent s’appliquer ici. On essaie mais cela ne donne rien. Un jardin à la française ? Un jardin de cottage ? Un jardin de curé ? Une jachère fleurie ? Allons donc. Ca ne colle pas.
La clé de lecture est pourtant si simple. C’est le jardin créé par un peintre impressionniste fou de fleurs et de nature. Si on veut bien se donner la peine de comparer les pétales à des coups de pinceau, on y retrouve les règles chères aux peintres impressionnistes : de petites touches de couleurs voisines juxtaposées, la recherche de vibrance, de contraste, la disparition du dessin… L’opulence est la marque du désir de Monet de se fondre dans le végétal, d’avoir des plantes tout autour de lui. Le tracé rectiligne, dès lors, est le seul possible, et probablement celui hérité du potager-verger d’origine. Enfin, l’agrandissement du terrain de l’autre côté de la route induit la recherche de connexions entre les deux jardins, la plus remarquable étant la rivière de capucines qui paraît vouloir alimenter le bassin aux Nymphéas.
Voilà en quelques mots les grands principes. Quand même, je ne vous dis pas tout, je garde quelques éclairages supplémentaires pour les amateurs de visites guidées…
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La rivière de Capucines alimentant le bassin au Nymphéas. Quelle belle image !
Les Dahlias ou/et les Zinnias sont splendides.
Belle fin de saison, Ariane
Merci de tout coeur Ariane de nous faire rever ! C’est un pur bonheur de vous lire, les photos sont superbes ! Vos posts sont divins tout comme les oeuvres de Monet
Tilia, c’est une rivière où pêcher des idées, comme chez le poissonnier !
Marino, merci de tour coeur ! J’essaie de mon mieux de faire honneur au jardin de Monet, cette oeuvre fragile, éphémère, éblouissante, dont la beauté touche les visiteurs de Giverny chaque jour…