Est-ce qu’un jour le réchauffement climatique sera tel qu’il ne neigera plus jamais à Giverny ?
Voilà déjà quatre ans que cette photo a été prise. Depuis 2012, on n’a plus vu cela, quelques vrais centimètres de poudreuse.
Je ne sais pas vous, mais quand même, cela me manque. Même si parfois la chute de neige prend tout son sens de chute. Même s’il fait froid, que les pneus glissent et qu’on ne sait plus où finit la route. Parce que quand même, c’est de la pure magie.
La magie commence par le ballet des gros flocons qui tombent mollement, et qui vous scotchent au carreau. Elle continue avec le silence, une fois que les véhicules ont été contraints de rester au garage. Elle atteint des sommets avec la beauté du paysage étincelant et immaculé.
Et puis, il y a la magie de la surface vierge. Le sol qui n’a pas encore été foulé. La barrière où aucune main gantée ne s’est posée. Le banc où personne ne s’est assis, où personne ne s’est servi de munition à boules de neige.
On est le premier à pénétrer là, juste après les oiseaux, à fouler l’espace sacralisé par le blanc. Malgré soi, on ressent un recueillement. On pose avec précaution ses pieds, on prend conscience de marcher, tandis que la neige garde avec déférence la mémoire de chaque pas.
"La magie de la surface vierge", exactement – beau texte !