L’automne s’invite tout en douceur dans le jardin d’eau de Claude Monet. Les feuillages ont perdu leurs verts de l’été pour
une parure subtile, plus chaude ou plus terne. Leur vigueur s’échappe avec la lumière qui s’en va.
Dans un parc planté avec une telle variété que celui de Monet, la gamme des couleurs d’automne est étonnante. Chaque végétal joue sa note dans l’accord général, une harmonie qui change de jour en jour en octobre, et que les alternances de nuages et d’éclaircies font passer du murmure au vacarme.
On sent poindre la mélancolie feutrée de la belle saison qui s’en va, quelque chose dans le mode mineur de dangereusement addictif. Bientôt on passera aux teintes du coucher de soleil, quand l’année elle-même plongera vers son crépuscule. En attendant, l’automne s’allume à feu doux, la flamme au plus bas, comme le feu qui cuit les compotes des pommes ramassées au verger, ou les premières soupes de la saison.
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