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Frédéric Bazille au musée d’Orsay

Exposition Bazille musée d'Orsay Paris

Il était l'ami intime de Claude Monet : le musée d'Orsay consacre jusqu'au 5 mars 2017 une exposition à Frédéric Bazille, (prononcer Basile) l'un des tous premiers impressionnistes.

C'est une gageure. Les oeuvres de Bazille sont très peu nombreuses – on en connaît 52 seulement, réparties un peu partout sur la planète.

45 sont réunies ici, et mises en parallèle avec des oeuvres d'autres peintres majeurs de l'époque, Cézanne, Monet, Renoir, mais aussi Fantin-Latour, Delacroix ou Manet.

Pourquoi si peu d'oeuvres ? Parce que Bazille a eu une très courte vie. Engagé volontaire à la guerre de 1870, il est tué dès son premier combat huit jours avant son 29e anniversaire, devant Beaune-la-Rolande, près de Pithiviers. L'expo présente son uniforme de zouave, avec la large ceinture bleue qui paraît encore tachée de son sang. On voit aussi son ordre d'engagement, où il certifie qu'il n'a pas d'enfant. En 1870, être père d'un seul enfant empêchait de s'engager. En 1915, il en faudra six pour éviter la mobilisation. Au passage, Monet, même s'il l'avait voulu, n'aurait pas pu se porter volontaire puisqu'il était papa. Ce n'est pas par "lâcheté" que Monet part pour Londres en 1870, mais parce qu'on ne peut pas vivre de sa peinture dans un pays en guerre. 

Une cinquantaine de toiles, cela suffit pour une infinité de regrets. Quel artiste Bazille aurait été, l'un des plus grands peut-être. Tout n'est pas de la même veine, et parfois le peintre paraît hésiter entre l'avant-garde de la nouvelle peinture et des partis plus classiques, mais Monet lui aussi a produit dans ses premières années des oeuvres convenues, des natures mortes de gibier et des bouquets de fleurs.

Peu à peu un style propre à Bazille se dessine, avec des toiles très composées aux couleurs éclatantes, peintes dans la propriété de ses parents près de Montpellier. Elles sont peuplées de membres de la famille qui ont accepté de poser, et ces personnages fixent le spectateur du tableau, et peut-être le peintre, d'un regard si intense qu'il dérange. 


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