Depuis que les jardins de Claude Monet ont rouvert le 1er avril, j’ai retrouvé la joie d’accompagner les visiteurs dans leur découverte des lieux. Le temps fort de leur visite est le moment où ils montent sur le pont japonais peint si souvent par Monet, et posent pour la première fois les yeux sur le bassin. Malgré l’absence de nénuphars, leur bonheur d’être là est palpable. En faction au bout du pont, j’attends qu’ils aient fini de contempler la vue et de prendre quelques photos souvenirs.
J’adore les voir revenir le sourire aux lèvres, les entendre soupirer de contentement. Je crois que les conditions récentes les ont rendus encore plus extatiques que d’habitude.
« Ca fait trente ans que je dois venir ! » me confie une dame d’un certain âge. « J’avais déjà prévu de faire ce voyage il y a deux ans, mais il a été reporté. »
On sent dans sa voix le soulagement que ce rêve longtemps projeté se réalise enfin.
— Il y a trente ans, je suis venue à Paris avec ma soeur, poursuit-elle. Nous devions faire une excursion à Giverny. Mais avec la fatigue et le décalage horaire, quand le réveil a sonné, nous l’avons jeté à l’autre bout de la pièce et nous nous sommes rendormies. Nous avons manqué le départ du car.
— Il n’est jamais trop tard, dis-je, vous voyez ! Vous y êtes enfin !
Je vois alors une brume voiler son regard.
— Pour ma soeur, c’est trop tard, soupire-t-elle. Elle est morte l’année dernière.
Emouvant ce récit de cette visiteuse..espérons qu’elle aura trouvé un certain réconfort devant ce beau spectacle,sa soeur ne devait pas être loin….
Oui, elle était à la fois contente et un peu triste. Son histoire m’a fait réfléchir aux projets reportés, à ce qui compte pour chacun de nous, à la façon dont la vie nous file entre les doigts, si vite…
Se réveiller, c’est se mettre à la recherche du monde.
Alain, essayiste et philosophe français
Voilà un bel écho à une histoire de réveil-matin !
Ohne die Seerosen kann man die Spiegelungen von Himmel und Bäumen ganz anders sehen, viel klarer. Vor allem bei diesem herrlichen Wetter und Licht! Wir waren mehrmals Anfang Mai in Giverny und natürlich in Monets Wassergarten, aber nie haben wir den Teich so gesehen! Für mich eine schöne Entdeckung!
Ja, ich glaube wohl, dass die Seerosen wegen der Kälte Anfang April ein bisschen verspätet sind, aber sie werden bald nachholen.
Man braucht etwas Einbildungskraft, um sich die Seerosen vorzustellen, wenn der Teich so leer aussieht, aber die Spiegelungen sind herrlich, du hast recht !