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Troisième étape, Biarritz

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Que c’était beau aujourd’hui, la traversée de ces Landes est superbe à faire ainsi […]

Lettre d’Alice à Germaine, 11 octobre 1904

Incroyable Alice Monet ! On l’a tellement dépeinte comme une neurasthénique, une femme jalouse, toujours à se plaindre et à broyer du noir, que c’est à se demander ce que Claude a bien pu lui trouver… Et voici une petite phrase qui livre un tout autre visage de cette femme.
En parcourant au plus près la route des Monet à travers les pinèdes, j’avais sa remarque enthousiaste en tête et je voulais à tout prix faire une bonne photo de la forêt, pour illustrer toute cette beauté qu’elle y avait vue. Mais je n’ai pas pu faire mieux que celle-ci. Venant comme Alice de Giverny, avec en mémoire les belles forêts de Normandie et d’Ile de France, je ne comprends tout simplement pas ce qu’elle a trouvé aux Landes. Ces alignements interminables d’arbres identiques m’ennuient prodigieusement. Je serais prête à faire un détour pour ne pas avoir à traverser pendant des heures ces futaies monotones. « Que c’était beau aujourd’hui, la traversée de ces Landes est superbe à faire ainsi. » Alice Monet, championne de la pensée positive !

En-tête du papier à lettre utilisé par Alice Monet, illustration publiée dans Claude Monet au temps de Giverny, Centre culturel du Marais

L’étape du jour est Biarritz, sur la côte basque. « Nous partons demain matin à 6h pour Biarritz, 260 km » écrivait Alice la veille à sa fille Germaine. La lettre du 11 octobre lui annonce qu’ils sont arrivés à 5h 1/2.
Le papier à en-tête présente une gravure de l’hôtel d’Angleterre côté entrée et jardin, et souligne le confort de l’établissement, équipé d’un ascenseur et de lumière électrique.

La grille d’entrée

L’hôtel est aujourd’hui une résidence gardée par la splendide grille en fer forgé qui figure sur l’illustration de la lettre d’Alice. Le portail est maintenu fermé, alors qu’il demeurait ouvert du temps de l’hôtel. Le bâtiment donne sur l’océan de l’autre côté.

En-tête du papier à lettre utilisé par Alice Monet, illustration publiée dans Claude Monet au temps de Giverny, Centre culturel du Marais

L’hôtel mettait en avant sa splendide vue sur les flots, le phare et le rocher du Basta.

Il est en effet admirablement situé, surplombant la plage et le rocher.

Impossible de résister à l’envie d’emprunter la passerelle et grimper vers le point de vue. Les Monet se sont-ils laissé tenter par cette promenade ?

J’imagine la joie de Monet de revoir la mer, d’admirer ce superbe motif… Mais pas le temps de sortir les pinceaux, car Madrid est encore loin, et il faudra bien vite reprendre la route.


8 commentaires

  1. I am so impressed with your writing. The re-creation of this road trip to Madrid is utterly fascinating, especially in all the little details which you are able to get from Alice’s letters.
    I agree with you that it is eye-opening to understand Alice in a new light…very robust in health too.

  2. Je veux vous rassurer tout de suite. Vos articles sont d’un grand intérêt. Bien que disposant d’une assez large documentation sur Monet, mes informations sur ce voyage étaient excessivement limitées. A part Biarritz, je n’avais aucune idée des étapes de ce lent voyage. Quasiment aucun biographe n’en parle.
    Je vais tâcher de me procurer le Claude Monet au temps de Giverny.
    Il y aurait tant à apprendre des lettres d’Alice et Germaine.
    J’attends avec impatience l’étape suivante.

    • Je vous recommande vivement cet ouvrage ! Il est plein de documents qu’on ne trouve pas ailleurs, photos, fac-similés de lettres autographes, lettres d’Alice, etc. Comme vous je serai très heureuse quand les lettres d’Alice seront publiées. C’est un énorme travail.
      Merci pour votre commentaire rassurant. Encore 10 posts sur ce voyage, après on reparlera de Giverny !

  3. Tu m’as fait rire avec ta traversée des Landes … je ne l’ai jamais fait, mais je suppose que j’aurais la même impression que toi. C’est très intéressant ce voyage, surtout si l’on essaie de se transposer à leur époque ; tout est tellement plus facile pour nous aujourd’hui. Ils étaient aventureux tous les deux.

  4. La forêt landaise quand il faut la traverser sur de nombreux kilomètres,rien de fascinant en effet,un peu stressante pour moi,mais Alice a beaucoup aimé!!!
    L’hôtel cette fois n’a pas du décevoir Monet,joli cadre en effet.

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Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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