
Claude Monet, Fin d’après-midi, Vétheuil, 1880
Dans son ouvrage Vétheuil, un village et son église, Pierre Champion livre une foule de détails historiques sur le bourg du Val d’Oise où Monet a séjourné pendant trois ans, de 1878 à 1881. Le plus inattendu d’entre eux est peut-être la façon dont on prononçait le nom de Vétheuil jusqu’au lendemain de la Seconde Guerre mondiale :
F’teu, c’était Vétheuil, aussi invraisemblable que cela paraisse à nos oreilles. C’était sans doute la manière ancestrale de dire. En effet l’accent aigu de Vétheuil n’apparaît qu’à la fin du XVIIIe siècle sur les cartes de la région. On prononçait donc ou Veu-theuil ou Vetheuil, l’e muet étant facilement élidé, d’où V’theuil, devenu F’theuil. On ne mouillait pas la finale d’où F’teu.
Voilà le genre de parler local, « cette espèce de patois pratiqué par la plus grande partie de la population » au XIXe siècle, auquel les oreilles des Monet-Hoschedé ont dû s’habituer. Ce n’est pas à proprement parler une autre langue, mais une façon de prononcer, des tournures qui devaient dérouter cette famille d’un milieu social différent, dont l’élocution se rapprochait probablement du français standard.
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