Vernon semper viret, c’est la devise de Vernon : Vernon toujours vert. Une contre-vérité manifeste qui, bien qu’assez attendrissante de forfanterie, a quelque chose de gênant.
Je viens enfin de comprendre l’histoire de cette devise, grâce à un éminent conférencier de la société savante locale, le Cercle d’Etudes Vernonnais.
La ville ne porte pas très bien cette maxime parce que le costume n’a pas été taillé pour elle.
Le sous-titre publicitaire n’a été appliqué à la ville de Vernon que sur le tard, au milieu du 17e siècle.
C’est de la récup. Au départ, nous a révélé le conférencier, la devise est celle de la famille des Vernon.
J’ai failli me taper le front. Ah ! Voilà qui fait sens ! Ces nobles personnes se proclament toujours vertes, toujours vaillantes, prêtes à, disons, combattre, avec toute la fougue de la jeunesse !
La ville de Vernon, en panne de devise, ne s’est pas cassé la tête à en forger une nouvelle. Elle a repris à son compte celle de la famille dont elle est le berceau.
D’accord, me direz-vous, mais comment l’idée de cette devise est-elle venue aux Vernon ?
Eh bien, les Vernon, qui étaient bien entendu de fins latinistes, connaissaient l’adage : Ver non semper viret, le printemps ne verdit pas toujours. La formule est attestée depuis le 13e siècle. Je ne sais pas trop comment il faut la prendre, est-ce à dire que la jeunesse ne tient pas toujours ses promesses ?
Quoi qu’il en soit les Vernon on détourné l’adage pour lui répondre par une affirmation bien sentie. Ver non semper viret, Vernon semper viret !
Après la conquête de l’Angleterre par Guillaume en 1066, de nombreux chevaliers normands se sont installés de l’autre côté de la Manche. Les Vernon sont devenus une importante famille en Grande-Bretagne. A tel point que Shakespeare met en scène des personnages nommés Vernon dans ses pièces Henry IV et Henry VI, et qu’il a chanté les Vernon dans des poèmes.
Mais bon, il n’y en a quand même pas dans Hamlet.
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J’etais a Giverny la semaine derniere et je viens de trouver votre merveilleux blog. merci. je suis aux USA. J’ai une photo de la tombe de Van Der Kemp le grand oncle de Xavier Van der Kemp dont je suis la marraine et qui habite a Paris. Avez vous plus d’informations sur votre blog? Thank you.
hannia1@yahoo.com
bstryzak@att.net si le premier ne marche pas…
Merci Anne, c’est très gentil. je n’ai pas d’autre info sur M. van der Kemp que celles qui sont dans sa biographie, désolée.
Il n’y en a pas dans Hamlet, mais peut-être cela pourrait-il se trouver dans le "Songe d’une nuit d’été" ? Je n’ose le dire. En tout cas, ce n’est pas "Beaucoup de bruit pour rien" !