
Paul Jouve, Panthère dévorant un serpent, (détail) 1932, mosaïque, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt, dépôt de l’académie des Beaux-Arts
C’est de près que l’on apprécie le mieux la beauté de cette mosaïque animalière de Paul Jouve au musée des Années 30 de Boulogne-Billancourt.
De loin, voici la scène imaginée par l’artiste animalier, transcrite en mosaïque par les ateliers Gaudin :

Ce n’est pas ce qu’il y a de plus doux à contempler. L’oeuvre est pleine de force, de puissance, de violence meurtrière. Le python est en train de chercher à étouffer la panthère, mais celle-ci, la patte antérieure posée sur le serpent, les crocs plantés derrière sa tête, aura le dessus.
Je me demande si une telle scène est plausible. Je m’interroge sur le titre : le félin va-t-il vraiment se nourrir du serpent ? Le titre alternatif Panthère noire combattant un python donné par l’Institut de France me paraît plus exact.

La panthère noire ! C’est l’animal fétiche de Jouve, lui qui nous l’a fait connaître en étant le premier illustrateur du Livre de la jungle de Kipling. Artiste animalier de premier plan, Jouve a marqué le début du XXe siècle, quand les représentations des animaux envahissaient les Salons et les salons. Le musée de Boulogne-Billancourt et celui de Vernon possèdent chacun plusieurs de ses oeuvres.
Le musée de Vernon, dont l’une des spécialités est l’art animalier, consacre actuellement une exposition aux « Animaux Art déco », à voir jusqu’au 21 septembre 2025. Elle est enrichie de prêts exceptionnels du musée d’Orsay, du centre national des arts plastiques, du musée François Pompon et de l’association Armand Petersen.

En bonne place dans l’expo se trouve un tableau habituellement présenté dans les salles animalières du musée. C’est une version plus carrée du combat entre un félin et un serpent de Jouve, avec un lion en lieu et place de la panthère. Le jeu des lignes, le fonds doré évoquant la mosaïque ne laissent pas de doute sur l’intention décorative de l’oeuvre.
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