Le nom de la symphorine évoque la symphonie. Toutes deux dérivent d'une racine grecque, sym, qui veut dire 'qui accompagne', 'ensemble'. Dans le cas de la symphonie, ce sont les sons qui sonnent ensemble. Pour ce qui est de l'arbuste, il s'agit de ses baies qui sont portées (phorein en grec) ensemble par la plante.
La symphorine était déjà connue en France en 1845, selon la notice étymologique établie par le CNRTL.
Petite parenthèse : malgré les apparences le CNRTL n'est pas une radio périphérique mais le Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales – une émanation du CNRS. Un petit tour sur ce site donne une idée du travail des chercheurs en matière de linguistique. On y découvre par exemple la base des mots fantômes, qui sont des mots qui n'existent pas, mal lus ou mal interprétés dans les textes anciens. Voilà qui fait rêver aux vieux grimoires, et aux personnes passionnées par leur déchiffrage, mais nous éloigne un peu de la symphorine.
En fait, plutôt qu'un déchiffrage, c'est plutôt un défrichage que la plante requiert dans les cas extrêmes, car elle n'hésite pas à pousser dru. On peut la couper au ras du sol, elle repart plus belle que jamais.
La symphorine se couvre de petites fleurs roses et blanches au printemps, ce qui n'échappe pas aux abeilles. Mais l'époque où elle se fait remarquer des humains, c'est l'automne. Ses baies blanches le plus souvent (il en existe aussi des roses ou des pourpres et même des translucides) évoquent de petites boules de neige, un peu en avance sur la saison des vraies.
C'est après que les choses se gâtent, ce qu'aucun site de jardinerie qui se respecte ne prend la peine de mentionner, car ce n'est guère vendeur. Une fois leur temps écoulé, les baies de symphorine deviennent d'un moche marron, tout comme le lilas blanc quand il fane. On aimerait que les oiseaux leur ait fait un sort, mais il en reste toujours trop. Le mieux est d'ignorer ce désagrément. Au moment où la symphorine est passée, le temps de s'attarder au jardin l'est aussi.
Joli nom pour un arbuste qui réveille les souvenirs des jardins d’autrefois.
Une petite symphonie nostalgique.
Camille, c’est doux de se laisser entrainer par ces souvenirs-là, n’est-ce pas ? En ce moment, c’est ce qu’on a de mieux comme boulette de neige…