Capucine, nasturtium, Kapuzinerkresse, capuchina, tropaeolum
Pour les guides qui pratiquent des langues étrangères, une partie importante du travail préparatoire à la visite consiste à maîtriser le vocabulaire spécialisé. Où qu'on aille, il y en a toujours. Les églises ont des arcs-boutants, les châteaux des machicoulis. Pour la visite des plages du Débarquement, les termes militaires doivent être aussi précis que possible. Dans les musées, il faut savoir décrire les tableaux. Et à Giverny, si l'on veut parler d'autre chose que de la vie de Monet, on est confronté au vocabulaire horticole.
Depuis que de nombreux dictionnaires sont en ligne, chercher la traduction d'un mot est devenu beaucoup moins fastidieux que du temps du papier. Surtout, les outils disponibles permettent de se faire une idée beaucoup plus exacte de la valeur des traductions proposées avec des exemples en contexte et la fréquence des occcurences.
Les conjugaisons sont à portée de clic. Salvateur.
Pour les expressions un peu moins usitées, les forums peuvent être d'une aide précieuse. Contrairement à l'ambiance qui règne dans d'autres domaines, les forums linguistiques sont fréquentés par des personnes respectueuses et humbles qui font preuve d'une grande délicatesse aussi bien pour poser des questions que pour y répondre. Elles pèsent leurs mots dans leurs échanges tout comme elles les pèsent et soupèsent pour trouver les plus adaptés dans les traductions.
Pour les noms communs, la fonction "image" du moteur de recherche est d'une grande utilité. Une fois les différentes possibilités de traduction trouvées dans un dictionnaire, on peut différencier par l'image des mots au sens voisin comme grillage, grille, clôture, barrière, par exemple.
Mais les dictionnaires n'ont pas réponse à tout. En particulier, ils ignorent superbement les noms des fleurs. On les comprend : il y en a trop. Pour trouver la traduction adéquate des fleurs assez courantes pour avoir un nom vernaculaire, mais pas assez banales pour être répertoriées dans un dictionnaire bilingue, il faut ruser :
– On tape le nom de la fleur dans la langue d'origine, disons en français, dans un moteur de recherche.
– Par ce biais, on trouve facilement son nom botanique.
– Ensuite on tape le nom botanique dans le moteur, suivi d'un mot typique de la langue cible, par exemple flower si on cherche la traduction en anglais, flor pour l'espagnol ou Blume pour l'allemand.
– On trouve ainsi des sites de jardinage étrangers qui présentent la fleur, souvent à la fois avec le nom botanique et son ou ses noms courants. Bingo ! C'est un peu long mais ça marche.
Enfin, certaines tâches de jardinage bien spécifiques ne sont pas toujours prises en compte par les dictionnaires. Pour ce vocabulaire-là, le mieux est d'aller repérer les termes dans des sites étrangers qui donnent des conseils de jardinage. Mes préférés sont les blogs, parce qu'on sent des gens derrière, leurs enthousiasmes et parfois leurs déceptions de jardiniers. Et puis on voyage très loin, pourquoi pas dans l'autre hémisphère : un pur délice.
Je comprends ce problème et je trouve qu’il est très intéressant de comparer les noms dans les différentes langues….
Tout ce qui s’appelle rose, n’est pas forcément une rose et tout ce qui s’appelle lily n’est pas forcément un lys
Je pense aux nymphéas SEEROSE ou WATERLILY , aux pivoines PFINGSTROSE ou PEONY, au muguet MAIGLÖCKCHEN ou LILY OF THE VALLEY…. il ne faudra pas confondre LOEWENMAUL et LOEWENZAHN…….il faut maitriser!
Bravo encore pour ce que vous faites.
Merci Eliane. Vous avez raison, et que dire aussi des marguerites mises à toutes les sauces… Vous soulignez les différences, mais il y a aussi curieusement des ressemblances dans les appellations. Cela m’avait frappée pour le lis des crapauds, et à nouveau avec votre exemple Löwenzahn, le pissenlit, qu’on appelle parfois dent-de-lion, et dendelion en anglais. L’analogie de la forme des feuilles conduit sans doute aux mêmes comparaisons. De même l’image d’une gueule pour le muflier ou gueule-de-loup traverse les frontières : Löwenmaul, et l’amusant snapdragon. Plus la fleur est courante, plus les connexions entre les langues sont intéressantes. C’est une petite surprise à chaque fois de découvrir comment la même réalité est mise en image dans un univers lexical différent. La liberté est plus grande pour les dénominations de végétaux que pour les mots de la langue courante, ce qui se manifeste aussi par la multiplicité des appellations possibles pour une même fleur.