Nous voici dans le sud de la France dans un village nommé Le Temple-sur-Lot, chez le pépiniériste Latour-Marliac.
C'est ici que Claude Monet se fournissait en nymphéas pour son bassin de Giverny.
La pépinière est toujours en activité, et même plus que jamais. Les bassins de culture se découvrent dès l'entrée.
A l'arrière-plan, une bambouseraie rappelle que les bambous étaient le fond de commerce de Latour-Marliac avant qu'il ne se spécialise dans les nénuphars.
De l'autre côté, le clocher du village apparaît.
On se sent loin du monde, dans une campagne paisible et préservée.
Les nénuphars proposés à la vente sont étourdissants de couleur et de diversité, éclatants de santé.
Leur gamme n'a fait que s'étendre depuis que Latour-Marliac est venu présenter ses premiers hybrides au pied de la Tour Eiffel, en 1889.
A Giverny par souci d'authenticité on s'en tient aux variétés les plus anciennes, celles que Monet cultivait.
Depuis, Latour-Marliac en a produit beaucoup d'autres, en jouant sur tous les critères possibles, taille, couleur, dessin des feuilles, organisation et forme des pétales, tiges souples ou dressées, couleur des étamines, etc.
Variations sur un même thème : c'est totalement fascinant. Il y a du démiurge dans l'air. On peut donc ainsi, selon son bon plaisir et à condition de patience, façonner le monde ?
Pinceau à la main, Bory Latour-Marliac et ses successeurs on effectué des milliers d'essais de croisements, pollen de l'un sur pistil de l'autre. Et parfois, ils ont été récompensés par un chef-d'oeuvre.
Parce que c'est la vraie vie et pas de la peinture, les bassins sont habités de charmantes petites grenouilles.
En juillet, elles n'étaient pas plus grosses que ça. Je me demande si c'est leur taille adulte.
Les bassins sont peu profonds. Sur le sol net les ombres des nymphéas se dessinent, étranges.
Les bassins historiques de Latour-Marliac hébergent aujourd'hui la collection nationale de nénuphars et de lotus.
Les pots de terre cuite, qui se fabriquent toujours, servaient à hâter le développement des jeunes pousses de nénuphars et à les préparer pour la vente.
Depuis quelques années, pour mieux accueillir les visiteurs, un jardin aquatique est venu compléter la pépinière. Il propose une agréable promenade autour de l'étang, avec même un pont de style japonais. Ce paysage calme et vert agrémenté d'une grotte et de sources inspire les peintres.
Mais, comment dire ? Ce n'est pas ici qu'on ressent l'esprit du lieu. Il se trouve du côté de la production. C'est là que vivait et vit toujours la passion.
Monet avait bien choisi le pépinièriste pour ses nénuphars!
Magnifique endroit que je note pour une prochaine visite, car finalement ce n'est pas très loin de chez nous.
Belle semaine Ariane.
Quel bel endroit, on a tendance à oublier les origines des plantes, fleurs et arbres que l'on croise dans les jardins…