Cela fait toujours plaisir d’admirer un Monet peu connu, que ce soit en vrai ou en reproduction. Celui-ci figure en noir et blanc dans le catalogue raisonné. Il est sorti de l’ombre en 2017 à l’occasion de sa vente publique. Estimé entre 2 et 3 millions d’euros, il a été adjugé à 4,2 millions à un collectionneur français.
On est loin des records établis par certains Nymphéas ou Meules autour de 80 millions. C’est néanmoins un très beau tableau, on ne se lasse pas d’en admirer la touche, les couleurs, le pouvoir évocateur. Le rédacteur de la notice de l’oeuvre pour la vente aux enchères n’hésite pas à affirmer :
Ce paysage de Pourville colorié par des bleus, des verts et des roses, transcende les limites du beau et déborde sur le sublime indicible. La modulation de notre perception nous surprend, nous fascine et nous élève au delà du monde sensible.
C’est en 1882 que Monet peint cette toile lors d’un séjour de deux mois sur la côte normande aux environs de Dieppe. Le paysage a très peu changé, dès lors que, comme Monet, on ignore les maisons sur le rivage.
Monet aimait beaucoup ce point de vue. Il a séjourné trois fois à Pourville, en 1882, 96 et 97. Le musée de Vernon possède l’une des 149 toiles réalisées sur la côte normande au cours de ces trois séjours. L’angle de vue est très proche, mais l’éclairage différent : c’est un Effet de soleil couchant à Pourville.
Même angle et soleil couchant aussi pour Coucher de soleil à Pourville conservée au musée Marmottan-Monet.
Ces répétitions font beaucoup penser au principe de la série, mais pour les historiens de l’art il ne s’agit encore que de toiles à motifs semblables ou proches et non de série : dans les séries, la capture des luminosités successives fait l’objet d’une étude systématique. Les séries débutent officiellement par les Meules en 1889, même si toutes les années qui précèdent ont préparé le concept et y conduisent.
Une bien jolie ville et belle plage je connais n’étant pas trop loin, et, c’est calme, j’adore, et c’est bien de faire connaître