Faut-il ou non prendre un parapluie ? Si vous devez sortir, un service internet de Météo France est capable de répondre à cette question avec une grande précision. Il s’appelle « Va-t-il pleuvoir dans l’heure ? » et définit pour chaque commune la nature et la quantité de précipitations pour les 60 prochaines minutes. On sait s’il va pleuvoir, quand, et combien.
Quand on a goûté à ces performances d’exactitude, il est difficile de s’accommoder des prévisions plus vagues qui concernent le temps pour la journée, surtout en cas de « rares averses », « averses éparses » ou « averses localisées », sans parler des « risques d’orages ». Ce côté p’têt ben qu’oui p’têt ben qu’non a quelque chose d’exaspérant même en Normandie, où pourtant l’on est champion de la réponse de Normand, paraît-il. Pluie ou pas pluie, le problème est le poids du parapluie. Que pariera-t-on ?
Cette semaine, il a fait bien chaud dans l’Eure. Je marchais dans les jardins de Monet en me demandant si le temps allait se dégrader quand j’ai remarqué le chuchotis de l’arrosage automatique. J’en ai conclu avec optimisme que les jardiniers pariaient sur le maintien du beau temps. Je présumais qu’ils avaient des sources météorologiques plus précises que les miennes.
Pas si sûr. En fait, m’a expliqué l’un des jardiniers, à Giverny, quand on n’est pas absolument sûr qu’il va pleuvoir, on préfère arroser quand même. Une plante qui a soif est stressée, et certaines mettent quinze jours à s’en remettre. C’est de l’arrosage préventif.
Merveille de l’automatisme qui permet d’arroser sans effort ! Les fleurs de Monet, si bien chouchoutées, restent zen quel que soit le temps. Quand l’arrosage demande du temps et de la peine, l’arroseur est plus enclin au pile ou face.
Photo : système d’arrosage automatique à Giverny
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