Dans le cloître du musée de l’Evêché à Evreux, à la base de deux croisées d’ogives, ce petit diablotin amuse ou effraie les passants depuis des siècles.
Il semble porter le poids de la voûte sur son dos, en raison de sa position en cul-de lampe. On nomme ainsi cet élément du décor des églises gothiques qui affectait, à l’origine, la forme du bas d’une lampe d’église, forme que l’on devine encore derrière le diablotin.
Souvent, ces éléments cousins des chapiteaux sont prétextes à enrichir le décor par une sculpture expressive.
Celle-ci ne fait pas mystère de sa nature diabolique. Ailes façon chauve-souris, oreilles pointues, visage grimaçant, yeux étirés… Cet ange malfaisant paraît prêt à nous sauter dessus – s’il n’était en pierre ! Et c’est peut-être parce qu’il est tout de même un peu effrayant que quelqu’un, il y a sans doute bien longtemps, lui a retiré son principal attribut en l’amputant de ses petites cornes. Une façon de faire les cornes au diable qui devait réjouir et rassurer nos ancêtres !
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