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Les joies du train

Quai de la gare de Miranda, Espagne

10/18

A partir de Biarritz, le voyage des Monet vers Madrid se poursuit donc en train. A moins que leur chauffeur Silvain ne les ait conduits en auto jusqu’à Irun, en effet la lettre d’Alice à Germaine relatant le voyage ferroviaire n’est pas très claire sur ce point :

[…] Quel pénible voyage et que de regrets de ne plus avoir l’auto. Comme a dû t’en prévenir ma carte de Saint-Sébastien, nous sommes partis de la frontière Irun à 2h. Impossible d’avoir des places dans le Sud-Express, il faut les retenir au moins quatre jours d’avance. Mais comme nous étions dans un wagon-couloir complet, on nous a fait espérer qu’à Burgos nous pourrions trouver un sleeping. Nous étions partis avec cet espoir, mais à Burgos, rien, il a donc fallu passer ces 20 heures au complet, quel supplice ! Tu ne peux pas t’imaginer la lenteur de ces trains espagnols, on se croirait trainés par une brouette c’était mortel et ne pouvoir ni s’étendre, ni dormir pendant ces 20 heures, j’ai bien cru que j’arriverais malade. […]

Lettre d’Alice Monet à sa fille Germaine, Madrid 14 octobre 1904.
Pont sur la Bidassoa à Sunbilla, pays basque espagnol

Le Sud-Express était un train de luxe qui partait de la gare d’Orsay à Paris à destination, entre autres, de Madrid. Les Monet ont dû se rabattre sur un train moins confortable mais non moins complet. Avantage de l’exaspérante lenteur, ils ont le temps d’admirer le paysage, et Alice retrouve ses accents enthousiastes pour décrire la traversée des montagnes :

La route est merveilleuse, quel pays d’abord admirable, ces montagnes splendides, ces torrents, tout cela doré par un soleil éclatant, puis cela devient la grande désolation, pas un être, la nature désolée, rien que d’énormes blocs de pierre, c’est beau, superbe.

Lettre d’Alice Monet à sa fille Germaine, Madrid 14 octobre 1904.
L’église de Sunbilla

Je l’imagine en accord avec Monet dans l’admiration. Mais pour cela il faut qu’il fasse jour, car de nuit le voyage perd tout agrément :

Mais une fois le dîner à Miranda (pas mauvais malgré l’échalote et l’ail), rester sans voir et rouler à reculons, ce que je regrettais l’auto ! Et cependant, nous serions certainement restés en panne dans la traversée des Pyrénées et sans doute en plein désert. […]

Lettre d’Alice Monet à sa fille Germaine, Madrid 14 octobre 1904.

Miranda sera donc notre prochaine étape.


2 commentaires

  1. Je me pose une question,pour quelles raisons la famille Monet n’a t’elle pas pris le train depuis Orsay jusqu’à Madrid…même si cela devait être aussi un sacré voyage!

    J’apprécie toujours autant les expressions d’Alice « traîné par une brouette » on imagine!!!

    Cette église a son style mais elle est lumineuse et semble en bon état.

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