Huit siècles tout rond depuis la naissance le 25 avril 1214 de Louis IX, seul roi de France canonisé, et même pas un petit Doodle pour le célébrer. Cela ne fait plus recette d’être saint de nos jours, à moins peut-être d’être pape !
Saint Louis touche à l’histoire de Vernon à plusieurs reprises. Ses parents Louis VIII et Blanche de Castille s’étaient mariés tout à côté, à Port-Mort, sous le règne de Philippe-Auguste. Saint-Louis fait de fréquents séjours à Vernon et donne à la ville son blason, les trois bottes de cresson couronnées de fleurs de lys.
Fidèle à sa réputation, le bon roi ne peut supporter de voir le sort réservé aux malades confinés sur une île insalubre : il fait construire un Hôtel-Dieu à l’intérieur des remparts.
Lui-même membre du Tiers-Ordre de Saint-François, il établit dans une grotte de la colline de Vernonnet une petite confrérie franciscaine. J’habite, à l’Hermitage, la maison construite plusieurs siècles plus tard par les moines au pied de la colline.
J’aime à me représenter saint Louis comme une personne charismatique. Il y a dans sa pratique de la charité un geste d’une stupéfiante modernité : l’étreinte. Il serrait les malades contagieux dans ses bras. Selon des recherches citées je crois par Christophe André, l’étreinte de face est le geste le plus réconfortant qui soit. S’il vivait aujourd’hui, Louis s’engagerait pour les personnes atteintes du Sida. Il offrirait des free hugs.
Louis IX a sans conteste été un roi très vertueux, peut-être même à l’excès. Mais comment devient-on un saint ? Qu’est-ce qui fait passer de la grande piété à cette dimension supérieure qu’est la sainteté ? C’est une chose qui nous échappe, ce souffle venu d’en haut qui porte toute une vie, une chose tellement extraordinaire qu’il faut pour la dire faire intervenir le merveilleux.
Le « Livre des faits de Monseigneur saint Louis », magnifique manuscrit enluminé du 15e siècle, relate le premier miracle attribué au jeune Louis. Un miracle très savoureux.
A neuf ou dix ans, Louis avait bien fait siens les principes de sa mère de donner aux indigents. Voir les pauvres souffrir de la faim le peinait tant qu’un jour, il se glisse dans la cuisine du roi son père et y subtilise un chapon qu’il cache sous son vêtement pour le porter aux démunis. Sa manoeuvre est si peu subtile que petit Louis se fait instantanément pincer par le cuistot. Le maître-queux de son père se fâche et
l’emmena devant le roi. Ce dernier interrogea incontinent monseigneur saint Louis sur ce qu’il portait en sa robe, laquelle lui fut abaissée pour le voir ; par miracle de Dieu on ne trouva que roses au lieu du dit chapon. Le roi commanda au maître-queux que dorénavant il le laissât prendre ce qu’il voulait pour les pauvres, connaissant la bonne intention et la ferveur de son fils.
Voilà un miracle qui depuis a dû faire rêver plus d’un gamin aux intentions peut-être moins louables, pris en flagrant délit de chapardage…
Portrait de saint Louis peint en l’âge de 13 ans
An 1226 et dont l’original se garde en la sainte chapelle de Paris.
Ce Louis là a aussi obligé les juifs du royaume à porter la rouelle, première version de l’étoile jaune, il a entre autres, allumé le bûcher de Montségur et mis le feu au reste du Languedoc, pour étendre son territoire jusqu’à la Méditerranée, afin d’avoir un pied à terre du côté de Palavas les flots , d ‘où embarquer vers le Moyen Orient , et y semer une zizanie monstre du côté de Jérusalem, on en paie encore la facture.
Comme dit John Ford dans " L homme qui tua Liberty Valance " : " Quand la légende est plus belle que la réalité, on imprime la légende "
( Passer de Saint Louis à John Wayne, fallait oser, pas ? )
Oui, Geneviève, vous avez raison, j’ai déjà parlé de son antisémitisme. Il pensait comme un homme de son temps. Il était très imparfait. Et chacun retient le blanc ou le noir, selon son penchant. Ce n’est pas mon propos, c’est plutôt, qu’est-ce que la sainteté ? Ca ne vous questionne pas, qu’on soit en train de canoniser les papes ?
J’ai en effet un peu tendance à pencher vers le noir, car ce qui me chagrine c’est cet impérieux besoin chez certains de se prosterner, de s ‘agenouiller, de canoniser, papes ou peoples, de se laisser dicter modes , haines et passions , et cette manipulation passe évidemment par la réécriture du passé , et par l’enfumage du présent .
La sainteté, c’est peut-être être profondément un honnête homme toute une vie durant ? mais pour être canonisé, encore faut-il le faire savoir à toute la chrétienté ?
Et qu’en est-il de l’honnête homme Mère Teresa, béatifiée par Jean Paul II mais pas encore canonisée ?
Et à propos d’un pape, ne dit-on pas : Le Saint Père ? Dans ce cas, la canonisation est un pléonasme ?
sauf si l’on considère, au delà de la fonction de Pape qui le sanctifie déjà , l’individu Jean Paul II Karol Wojtyla, deux fois Saint, donc .