La maison où vécurent Claude Monet, Alice Hoschedé et leurs enfants à Poissy est visible depuis le train quand on circule de Paris à Giverny. Elle s’élève au bord de la Seine, tout au bout du cours du 14-juillet.
Sur place, on peut prendre le temps de lire l’hommage de la ville de Poissy à Monet.
On peut descendre au bord de l’eau dont Monet a su si bien capter la teinte glauque, goûter la sérénité de l’endroit, s’étonner qu’une inondation ait pu monter jusqu’au rez-de-chaussée de la maison.
On peut apprécier l’alignement remarquable des tilleuls du cours du 14-juillet, dignes descendants de ceux immortalisés par Monet depuis sa fenêtre.
Et c’est à peu près tout. La villa Saint-Louis reste mystérieuse derrière son portail clos.
L’internet est plus indiscret. La maison est passée en vente en juin 2021. On apprend qu’elle possède 10 pièces, totalise 330 m2 et dispose d’un vaste jardin. Quelques photos permettent de se faire une idée des pièces à vivre et de la façade côté parc.
Les Hoschedé-Monet occupaient-ils la totalité de la maison ? J’ai retrouvé sur le site des archives départementales des Yvelines le recensement de 1881 qui les concerne :
Alice se déclare journaliste !!! Est-ce la mécompréhension de l’agent recenseur ? Ernest, l’époux d’Alice, travaille comme journaliste à cette époque. Ou bien Alice a-t-elle réellement publié quelque chose ? Si oui, sous son nom ou sous un pseudo, comme c’était courant, en particulier pour les femmes ? Ou veut-elle poser en femme indépendante, puisqu’elle ne peut plus se dire rentière ? Elle est notée comme chef de famille. Le document prend acte qu’Ernest ne vit pas avec elle.
Le recensement révèle qu’Alice emploie deux domestiques, Marie Cognard et Jeanne Mihoras, toutes deux âgées de 22 ans. « Sa bonne », précise deux fois l’agent recenseur, c’est-à-dire qu’il ne précise rien du tout des tâches qui leur étaient dévolues en tant que bonnes à tout faire. Mais ce sont clairement les employées d’Alice et non de Monet.
Viennent ensuite les noms de Monet Claude, peintre, chef de famille, et ses deux fils Jean et Michel. Enfin, logés sous le même toit, vivent encore deux couples, qui semblent n’avoir rien à faire avec les Hoschedé-Monet : les Baudu, dont monsieur est employé aux bains publics, et les Cassier, qui gagnent leur vie en tant que journalier et journalière. Cela porte à 16 les occupants de l’immeuble.
Et voici, grâce au site cartorum, le quai le long de la Seine et la villa Saint-Louis au fond, au début du XXe siècle.
Belle bâtisse cette villa St Louis!!
J’apprécie toujours les recensements,ils permettent parfois d’apporter des précisions en généalogie.