Comme un feu d’artifices silencieux, la floraison des arbres a commencé. Le spectacle va durer deux mois.
Pendant que les arbres à fruits se transforment en gros bouquets blancs ou roses, d’autres ont des mises en beauté plus discrètes. C’est le cas de l’aulne.
L’aulne est affublé d’un surnom grotesque, glutineux. Tout ça parce que ses jeunes feuilles sont poisseuses, gluantes, bref glutineuses (de la nature du gluten). Il n’y a pas de quoi en faire un plat, alors que tout est élégance dans cet arbre.
Regardez-le fleurir en ce moment. Les chatons mâles retombent délicatement au bout des rameaux, on dirait des pendants d’oreilles. A côté, grosses comme des grains de riz, les fleurs femelles attendent un souffle de vent pollinisateur. En fin de saison, elles se transformeront en petits cônes ligneux semblables à de minuscules pommes de pin. Les fruits de l’an dernier sont encore sur l’arbre, en colliers de perles le long des branches, ils complètent la parure.
Et les feuilles ? Pas de bourgeons en vue ? Rien n’est plus urgent que de s’occuper des fleurs et des fruits, foi d’arbre, les feuilles viendront plus tard.
L’autre nom de l’aulne, c’est la verne. Vernon en dériverait, une toponymie logique pour une ville située le long d’un cours d’eau comme la Seine. L’aulne aime en effet les bords de rivière où il trouve l’eau et le soleil dont il a besoin.
J’ai photographié celui-ci au bout du pont Clemenceau, côté Vieux Moulin. Le houppier de l’arbre frôle le parapet du pont, si bien que pour une fois, on peut voir l’arbre non pas d’en bas, mais comme un oiseau posé sur une branche.
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