On peut voit en ce moment à Londres non pas une, mais deux expositions consacrées au peintre givernois Jean-Marie Toulgouat. L’une se tient à la galerie Messum, 12 Bury Street, l’autre au Garden Museum. Au total, près d’une centaine d’oeuvres permettent de se faire une idée du talent de cet artiste assez discret en France mais très apprécié en Grande-Bretagne.
Pendant 40 ans, de 1966 à sa mort en 2006, Jean-Marie Toulgouat a peint dans sa propriété de Giverny, à quelques pas de celle de Monet, qu’il connaissait par coeur : né le 15 septembre 1927, neuf mois après le décès de Claude Monet, il était le petit-fils de Theodore Butler, peintre américain de la colonie givernoise, et de Suzanne Hoschedé, elle-même fille d’Alice, la seconde épouse de Monet. Sa mère, Lilly Butler, avait épousé Roger Toulgouat. Le petit Jean-Marie a donc bénéficié des leçons de peinture de son grand-père Theodore Butler et de sa grand-tante, Blanche Hoschedé-Monet.
Comment trouver sa place comme peintre dans une famille qui en compte déjà plusieurs ? Jean-Marie décide de devenir plutôt architecte. Mais il se spécialise bientôt comme architecte-paysagiste et dessine des parcs et des jardins… En 1966, après sa rencontre avec l’historienne de l’art Claire Joyes, de retour à Giverny il saute enfin le pas et devient peintre. Ses toiles sont d’abord abstraites, inspirées par une arrière-pensée figurative révélée par le titre, comme dans Giverny II ; puis, dans les années 1990, elles deviennent davantage figuratives et leur motif identifiable.
Ce qui enchante, c’est la couleur. Elle capte et captive le regard, qui se perd dans les entrelacs délicats créés par les couches colorées superposées. Dans la fluidité de Couleurs d’automne, il me semble retrouver les jeux des reflets brisés à la surface de l’eau. La galerie Messum propose sur son site internet des fichiers en très grands formats qui permettent d’entrer dans les détails des tableaux.
Par le choix des sujets, la force de la couleur, la puissance des toiles, la filiation entre le travail de Toulgouat et celui de Monet est évidente. Mais Jean-Marie ne s’est pas arrêté là. Dans les années 1970 il a participé directement à la restauration de la propriété de Monet par l’académie des Beaux-Arts en dessinant un plan des jardins d’après ses souvenirs, en ouvrant ses albums photos, en conseillant le conservateur Gérald van der Kemp et même en levant des fonds. La fondation Monet lui doit beaucoup.
A quand une exposition en France ? Si possible à Giverny, ce serait tout indiqué.
Ah oui ! j’adorerais ça.
Une ascendance qui explique la beauté de ces toiles..
Je suis allée sur le site une explosion de couleurs,j’essaie d’imaginer en vrai!!!
Merci Ariane