Dans sa résidence d’été d’Essoyes, Auguste Renoir a fait construire un atelier à l’autre bout du jardin, aussi loin que possible de la maison. Officiellement « pour ne pas déranger les enfants dans leurs jeux ». Peut-être pour n’en être pas dérangé lui-même, ou pour peindre des nus commodément, qui sait.
L’atelier compte un rez-de-chaussée et un étage. La pièce d’en bas servait à stocker du matériel de peinture et à arranger des bouquets pour les natures mortes.
L’atelier proprement dit, baigné par la lumière du côté nord, se trouve à l’étage, auquel on accède par un escalier extérieur couvert d’une treille.
Le sol est taché de peinture.
Pour être peintes par Renoir, des personnalités ont fait le trajet jusqu’à Essoyes. L’artiste aimait aussi faire poser les jeunes filles du village. Il chantait volontiers en travaillant et il devait avoir une belle voix, car il avait un temps caressé l’idée de devenir chanteur lyrique. Ses joyeux refrains devaient bien amuser ses modèles. On imagine une atmosphère de gaieté, bien loin des affres et des tourments d’un Monet, qui trouvait souvent que la peinture était une torture.
Une très grande caisse marquée TABLEAUX FRAGILE est posée dans un angle de l’atelier. Ces caisses servaient à expédier les toiles par le train, pratique très courante.
L’étiquette, soigneusement rédigée, précise que la caisse doit voyager par grande vitesse. C’était peut-être le retour d’un grand tableau prêté pour une exposition, ou bien l’envoi d’une toile vierge.
A la fin de sa vie, Renoir s’est essayé à la sculpture. Voici le médaillon de Coco, dont Monet possédait une des premières versions en plâtre.
Je suis un peu étonnée que l’atelier soit au première étage mais il devait être en bonne santé quand il avait décidé …
Un bel espace avec encore les taches de peinture…
Il était doué aussi pour la sculpture ,une première version pour Monet qui l’avait exposée,c’est touchant.
Grande vitesse, c’était du sérieux à l’époque je pense et les retards moins fréquents qu’à présent avec les TGV!
Renoir se faisait porter au premier étage dans sa chaise, il ne pesait pas lourd. J’admire sa résilience et sa volonté de créer à tout prix, même quand le corps le lâche. Oui il paraît d’un caractère plus facile à vivre que Monet, mais en écrivant sur Renoir je crains à tout instant de me tromper. Tant qu’on n’a pas lu les lettres de l’artiste on ne le connaît pas vraiment.