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Claude Monet, La Grande Allée, Giverny
C’est l’un des points de vue préférés des visiteurs de Giverny : du bas de la grande allée qui traverse le jardin de fleurs de Claude Monet, deux lignes de fuite dirigent le regard vers la maison tapie au pied de la colline. Partout, des fleurs.
Lorsque Monet peint cette vue de son jardin en 1900, l’aspect de l’allée principale est toutefois un peu différent. Elle est encore bordée de ces épicéas auxquels Alice tient tant. Ils étaient déjà là à l’arrivée de la famille Hoschedé-Monet en 1883, avec leurs troncs rouges et leurs masses sombres. Monet considérait qu’ils « faisaient du tort à ses plantations. » C’est en jardinier qu’il juge, et non en peintre. Ils veut les faire abatttre. Entre Monet amoureux des fleurs et de la lumière et Alice éprise des arbres, les discussions furent « épiques » selon Jean-Pierre Hoschedé.
Pourtant, quand on voit l’opulence de ses massifs d’iris plantés sur une butte d’un bon mètre de large, on n’a pas l’impression que les sapins aient été si dommageables aux cultures de Monet. Cette vue avait de quoi lui réjouir l’oeil et lui donner envie de prendre les pinceaux. Les iris étaient l’une de ses fleurs préférées, gracieuse et majestueuse à la fois. La brièveté de leur floraison était certainement une incitation à les peindre.
Cette composition en oblique avec les massifs au premier plan est celle qui les met le plus en valeur. Selon le catalogue raisonné, Monet a peint cet angle trois fois, mais l’une des toiles est perdue. Celle ci-dessus se trouve au musée d’Orsay à Paris, la précédente est dans une collection privée américaine. Elles varient un peu, mais sur chacune d’elles on peut observer les taches de fleurs claires que Monet aimait à cultiver au pied des arbres « pour éclairer l’ombre » selon le chef-jardinier Gilbert Vahé.
Deux ans plus tard, Monet récidive, un peu plus tard en saison. Sur cette toile conservée à l’Österreichische Galerie de Vienne, en Autriche, les fleurs sont plus hautes et s’étagent sur trois rangées. Au sol, les capucines rampantes festonnent le gravier, derrière elles des fleurs violettes qui évoquent des asters forment une masse colorée continue, tandis qu’émergent par derrière les fleurs les plus grandes, probablement des dahlias. Ces trois lignes florales de couleurs différentes s’observent toujours dans la restitution actuelle du jardin.
Aux moins trois autres tableaux datés de l’été 1902 par Wildenstein ont été exécutés par Monet. Sur l’un (collection particulière) la grande allée apparaît un peu plus en oblique, Monet se plaçant au pied du massif de gauche. Sur l’autre (collection particulière), il pose son chevalet devant la maison sous l’if de droite et peint en direction du portail. Une troisième, où Monet s’est mis sous l’if de gauche pour représenter l’allée, a été photographiée dans l’atelier de Monet. Elle a malheureusement disparu et n’est connue que par la photo.
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