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L’ange bleu

Voici le vrai visage d’un ange. Non, non, pas celui de la rêveuse Lily Butler ! Celui tout sourire de Blanche Hoschedé-Monet, au premier plan.
Elle est entourée à gauche par Monet, à droite par Clemenceau.
C’est Georges Clemenceau qui l’a élevée au titre d’ange, et même d’archange, pas moins. Le plus souvent, quand il écrit à son vieil ami Monet, il termine par un mot gentil pour Blanche en l’appelant l’ange bleu. Car « faut-il qu’elle en ait du bleu dans l’âme pour compenser le bitume de Claude Monet » ! Une petite raillerie affectueuse comme sa correspondance avec le peintre en est pleine. Impossible de ne pas rire aux éclats devant sa verve. Impossible, en lisant ses lettres, de ne pas aimer ce grand homme si plein d’amicale sollicitude.
Donc Blanche est un ange. Parce qu’elle est toute entière dévouée à Monet, dont elle s’occupe avec abnégation pendant les dernières années de sa vie. Sa dévotion au peintre dure depuis toujours. Elle a fait sa connaissance quand elle était petite, quand Monet est venu peindre dans le château de ses parents Ernest et Alice Hoschedé à Montgeron, ou peut-être même avant, au parc Monceau à Paris.
Et puis Ernest a fait faillite, Alice l’a quitté pour Monet, les six enfants ont suivi leur mère.
Dotée d’un joli talent de peintre, Blanche se lance aux côtés de Monet, qui l’encourage à peindre mais ne lui donne pas de leçons. Elle est la seule dont il tolère la compagnie quand il travaille.
On ne sait s’il faut plaindre Blanche ou l’envier. Elle est de ces femmes qui vivent toute leur vie dans l’ombre des hommes, situation banale à la fin du 19e siècle. Ce qui donne envie de la plaindre, c’est son histoire d’amour contrariée avec le peintre américain John Leslie Breck. Breck, qui séjourne plusieurs années de suite à Giverny, est ami des Monet. Jusqu’à ce qu’il tombe amoureux de Blanche. Beau-papa Monet en est bouleversé et furieux. Il oblige les jeunes gens à rompre. L’idée que sa chère Blanche pourrait partir aux Etats-Unis lui est insupportable. Face à cette tyrannie, Blanche plie. A la place de Breck, elle va épouser son presque frère, Jean Monet, le fils du peintre avec Camille Doncieux. Par ce mariage, elle devient doublement la belle-fille de Monet.
Mais on est tenté aussi d’envier Blanche. Rares sont les personnes qui ont été aussi proches du père de l’impressionnisme. Elle semble en communion avec lui. « Elle aimait tout ce qu’il aimait », dira d’elle son frère Jean-Pierre Hoschedé. Même la salade couverte de poivre. Même peindre en plein air quand il gèle. La compagnie quotidienne de Monet lui a sans doute permis de donner le meilleur d’elle-même en peinture. La Meule à Giverny, effet de neige conservée dans la chambre de Monet à Giverny témoigne tout à la fois de son talent personnel et de son inaltérable amour filial.



5 commentaires

  1. Pardonnez ma critique mais la personne au premier plan de la photo qui accompagne votre article l’ange bleu est Alice Hoschedé-Monet et non pas Blanche Hoschedé

  2.  »Elle est de ces femmes qui vivent toute leur vie dans l’ombre des hommes, situation banale à la fin du 19e siècle ». Et alors !!! . C’est cela l’amour , aimer ce que l’autre aime. Non pas une question d’ombre mais de lumiere bien au contraire ou chacun a sa place et apporte a l’autre et ou l’ont grandit mutuellement, n’enlevant rien a l’autre, sauf a l’orgueil et au narcissisme de la guerre genree actuelle.

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Ariane.

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