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L’atelier de Monet

le deuxième atelier de Monet vu depuis son jardinSi je vous dis 3-0, qu’est-ce que ça vous évoque ? Tous les Français de plus de 6 ans répondront sans hésiter « France-Brésil 98 ! » Deux coupes du monde plus tard, on voudrait tant revivre ces instants de liesse…
Mais non, le football n’a pas grand chose à faire dans un blog consacré à Claude Monet et Giverny.
3, c’est le nombre d’ateliers dont disposait Monet dans sa maison de Giverny. Et 0, c’est le nombre d’atelier qu’il prétendait avoir…
Son biographe, Daniel Wildenstein, parle d’une « mystification ». Elle remonte à 1880, quand un journaliste de la Vie Moderne, Emile Taboureux, vient interviewer Monet à Vétheuil. Lorsqu’il demande à voir l’atelier du peintre, il s’attire la réponse offensée de Monet :

« Mais je n’ai jamais eu d’atelier, moi, et je ne comprends pas qu’on s’enferme dans une chambre. Pour dessiner, oui ; pour peindre, non. » Et il s’écrie, désignant le paysage d’un grand geste :  » Voilà mon atelier, à moi ! »

Evidemment, Claude Monet veut faire passer l’idée qu’il peint ce que son oeil voit, d’après nature. Mais comment un peintre pourrait-il se passer d’atelier ? Il faut entreposer les toiles commencées, et elles sont nombreuses quand Monet travaille à des séries. Il faut aussi pouvoir retoucher les tableaux, les harmoniser, finir les bords. Enfin, même s’il est avant tout paysagiste, il arrive à Monet de peindre des portraits et des natures mortes, en atelier.
Dès son arrivée à Giverny, Monet s’attribue une grange accolée à la maison pour en faire son atelier. Quelques années plus tard, c’est la construction du deuxième atelier au bout de l’allée des tilleuls, tandis que le premier est transformé en salon-galerie. Et pour finir, le projet des Grandes Décorations de l’Orangerie exige de faire bâtir un troisième atelier, encore plus grand que les précédents, avec une immense verrière zénithale.
Le peintre sans atelier en avait donc trois, et non des moindres… Mais malgré ces inévitables concessions, Monet reste bien entendu avant tout un peintre de plein air, peignant sur le motif dans le froid, la pluie ou le vent, pour représenter fidèlement l’impression visuelle de l’instant.


3 commentaires

  1. Ariane, dites-moi "tout" sur Claude Monet et la photographie. Est-il vrai qu’il a eu 4 appareils photo dont un Kodak ? Qu’il développait ses propres photos dans sa chambre noire ? Que cette chambre était à l’étage de son deuxième atelier ?
    Est-ce que les photos ont jamais servi d’aide-mémoire, de complément aux carnets de croquis de Claude Monet ?
    Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas : je sais très bien que Claude Monet n’avait pas besoin de copier des photos comme certains débutants pour peindre. Mais il lui arrivait de faire un grand feu dans le Clos et Dieu sait ce qu’il y a parfois jeté.

  2. Je ne sais pas tout, il va falloir que je fasse des recherches, si tant est que les réponses se trouvent quelque part. Aujourd’hui le deuxième atelier a beaucoup changé, il est difficile d’y reconnaître la chambre noire. Le nombre d’appareils, je l’ignore, de même que leur marque. Aide-mémoire, sans doute, source d’inspiration aussi. Monet a rapporté de Norvège d’étonnantes photos, peut-être pour montrer l’aspect du pays à sa famille. Il réclame à un ami une photo de Londres pour vérifier un détail pour ses ponts. Mais je crois qu’il faisait de la photo tout simplement comme on en fait aujourd’hui, garder un souvenir, explorer les possibilités du média, diffuser une image.

  3. Ouahhh … Quel impréssioniste avec une belle maison et une belle femme ! Malheuresement on espere tous le voir mais peut-etre toujour dans sa maison . Il y a toujour son espris dans sa vie …

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Cher lecteur, ces textes et ces photos ne sont pas libres de droits.
Merci de respecter mon travail en ne les copiant pas sans mon accord.
Ariane.

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