Les bombardements massifs de la dernière guerre ont profondément meurtri la plupart des villes normandes. On peut encore en remarquer les stigmates dans les centres villes : sauf quand on a délibérément pris le parti de rebâtir à l’identique, comme à Rouen, les immeubles issus de la reconstruction n’ont rien à voir avec les maisons à colombages du Moyen-Âge.
Pourquoi ont-ils si peu la cote dans le coeur des Normands ? Je crois qu’on leur reproche principalement leur raideur. Le même plan répété sur des rues entières, l’emploi massif du béton, la rigueur des façades font regretter les maisons à pans de bois ou les belles demeures de pierre.
On oublie le formidable progrès qu’ont représenté ces immeubles reconstruits. Salubres, lumineux, dotés du confort moderne – eau chaude, salle de bains, toilettes, à une époque où les commodités se trouvaient au fond des cours. Le classement du Havre au Patrimoine Mondial de l’Unesco vient réparer cette injustice. Il va aider à considérer l’architecture et l’urbanisme de l’après-guerre avec un oeil neuf et à valoriser les villes normandes telles qu’elles sont aujourd’hui.
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