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Suzanne et Blanche Hoschedé

Dans le marais de Giverny, Suzanne lisant et Blanche peignant, par Claude Monet, 1887, Los Angeles County Museum of ArtBlanche Hoschedé a 22 ans quand son beau-père Claude Monet la représente occupée à peindre à ses côtés dans les marais de Giverny. (Dans le marais de Giverny, Suzanne lisant et Blanche peignant, par Claude Monet, 1887, Los Angeles County Museum of Art)
Des quatre filles d’Alice, Blanche est la seule qui s’adonne, avec talent d’ailleurs, à la peinture. En cette fin de 19e siècle, c’est un passe-temps bien vu pour les jeunes filles de bonne famille, qui sont encouragées à dessiner et faire de l’aquarelle tout autant qu’à jouer du piano ou chanter.
Blanche préfère l’huile sur toile, comme Monet. Elle voue une admiration sans borne au peintre qu’elle accompagne fréquemment sur le motif. On retrouve dans l’oeuvre de Blanche de nombreuses toiles représentant les mêmes sujets que Monet, peints sans doute les mêmes jours. Quelquefois, la similitude de facture est frappante, au point que même des spécialistes de Monet épiloguent sur la paternité des oeuvres non signées.
C’est l’été : jupe blanche et corsage bleu, un petit chapeau de paille sur la tête, la silhouette claire de Blanche tranche sur le fond de verdure. L’arrière-plan est traité en bandes parallèles horizontales, vert de l’herbe dans laquelle Suzanne est assise, beige-rosé des roseaux, vert acide des buissons, feuillage des peupliers masquant à demi le ciel. Les troncs des arbres recoupent ces bandes horizontales en minces lignes presque verticales.
A l’intérieur du rectangle de la toile, les silhouettes des deux soeurs créent un autre rectangle, plus petit. Il attire l’oeil vers le centre de l’oeuvre, vers le chevalet sur lequel est posé le tableau que Blanche est en train de peindre.
Nous ne le voyons pas, pas plus que nous ne voyons ce que Blanche regarde sur la gauche de la toile de Monet, hors champ. Nous ne croisons pas non plus le regard de Suzanne plongée dans son livre. Les trois protagonistes sont absorbés par leur tâche ou feignent de l’être, donnant l’image d’un après-midi de calme loisir. Mais les deux jeunes filles savent qu’elles posent, et que leur rôle de modèle est peut-être le plus important de tous.


Un commentaire

  1. Bonjour,
    votre blog est un plaisir, pour les yeux et pour le cerveau ! Je ne connaissais pas l’existence de Blanche qui est pourtant incontournable.
    Merci.

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Ariane.

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