A Rouen, le musée de la ferronnerie a choisi une enseigne de marchand drapier comme emblème. Exposée dans le musée, elle date de 1600 environ et vient de Paris où elle a donné son nom à une rue du premier arrondissement située près du quai de la Mégisserie et de Saint-Germain l’Auxerrois, la rue de l’Arbre Sec.
Cet arbre fait référence à une légende. Les pèlerins qui voyageaient en Terre Sainte allaient se recueillir devant un arbre creux et desséché. On leur racontait que ce chêne datait du commencement du monde. Planté sur la tombe de Loth, il était, disait l’histoire, resté vert jusqu’à la Crucifixion. A cet instant tous les arbres de l’univers se desséchèrent.
Voilà qui avait de quoi marquer l’esprit des pèlerins ! L’arbre sec devenu célèbre en Occident évoquait l’Orient et ses luxueuses étoffes, c’est sans doute la raison qui l’a fait choisir par le commerçant.
Je me suis demandé pourquoi à son tour le musée avait sélectionné cette oeuvre et non une autre pour le représenter. Les collections renferment tellement de pièces merveilleuses, comment choisir ?
N’ayant trouvé trace nulle part d’explication à ce sujet, voici donc mon interprétation toute personnelle.
Le donateur de la collection de ferronnerie à la ville de Rouen s’appelait Henri Le Secq des Tournelles. Une bonne raison du choix est l’homophonie : Le Secq, l’Arbre Sec.
Mais peut-être que cela ne s’arrête pas là. L’arbre symbolise la famille en généalogie. Si l’on suppose qu’Henri n’a pas eu d’enfant, il était bel et bien un arbre sec. Et il est assez troublant d’apprendre que c’est en faisant des recherches généalogiques à Rouen qu’il a choisi de prendre la capitale normande comme légataire de sa collection, cette trace concrète et magnifique de son passage sur la terre.
Passionnant ! Je viens de faire un tour (virtuel) dans ce musée. Merci pour cette bonne adresse. Que de merveilles !
Et le billet ! Intriguant comme toujours. Il y a de l’enquêtrice dans cette Ariane et le fil de ses dépêches cache souvent un mystère… bientôt révélé.