On ne sait pas trop par quel bout photographier cette plante parfois haute comme un homme qui égrène ses grâces au bout de ses rameaux.
Pour illuminer son abondante verdure, le nicandra allume chaque jour d’éphémères petites fleurs mauves au coeur blanc de-ci delà parmi les feuilles. Les corolles épanouies font face au soleil pour mieux se faire admirer, non sans une pointe de vanité. Si fragiles elles se croient éternelles, avec l’insouciance de la jeunesse. Dès le soir, regardez ce qui se passe ! Leur pétiole se recourbe, leurs pétales se replient. Elles ont appris la modestie, elles baissent les yeux, la mine déconfite.
Leurs froufrous ne servaient qu’à séduire les insectes. Les voilà grosses sans le savoir.
Leur descendance mûrit sous les sépales qui enflent et gonflent comme de petits lampions. Ils dissimulent une baie bourrée à craquer de graines qui n’aiment rien tant que de se ressemer partout dans votre jardin.
Malgré sa ressemblance avec l’amour en cage, le délicieux physalis, il ne faudrait pas s’aviser de goûter aux fruits du nicandra qui cousine paraît-il avec la redoutable belladone.
C’est donc du regard que l’on goûte aux charmes de cette plante qui cache ses trésors sous le plus léger bouclier qui soit.
merci 🙂