C’est un regret exprimé par de nombreux visiteurs de Giverny : la plupart du temps, quand on s’interroge sur le nom d’une fleur magnifique ou curieuse qu’on voit dans les jardins de Monet, on reste sur sa faim. Les étiquettes sont rares.
Il y en a pourtant quelques-unes, celles qui désignaient les semis dans leurs godets notamment, avant que les jeunes plants ne soient mis en place dans les bordures, mais elles semblent davantage à l’usage des jardiniers, comme dans n’importe quel jardin.
L’obstacle principal à l’étiquetage, c’est le fouillis végétal orchestré par Monet. Les fleurs ne sont pas regroupées comme on en a l’habitude par petits bouquets de la même espèce. Elles sont mélangées avec la dextérité d’un croupier de Las Vegas battant les cartes. C’est mission impossible de mettre une étiquette au pied des quelque 100 000 fleurs plantées chaque année.
Quand étiquette il y a, vous n’êtes pas très sûr qu’elle désigne la fleur qui vous intéresse. C’est peut-être sa voisine. Ou encore c’est une étiquette surgie de nulle part, arrachée par quelque visiteur à la vue basse et replantée au petit bonheur la chance. L’information est donc à prendre avec circonspection et à vérifier de retour à la maison.
Beaucoup de visiteurs s’imaginent ainsi que les pétasites s’appellent taxodium, parce que l’arbre qui porte ce nom émerge d’un massif de ces grosses feuilles rondes chères à Monet, et que son étiquette est plantée au milieu des pétasites.
On pourrait, c’est vrai, marquer les arbres de façon plus visible, sur leur tronc à hauteur des yeux. Mais ce côté arboretum, est-ce bien l’esprit du jardin de Monet ? Quand vous regardez un tableau, vous n’avez pas en sous-titres sous chaque touche bleu cobalt, jaune de chrome ou vermillon.
Oui, d’accord, j’exagère. J’adore connaître le nom des plantes, et je regrette souvent de ne pas le trouver. Mais le plus frustrant, c’est de s’approcher d’un rosier superbe, de se pencher sur sa belle étiquette verte, et de lire « Rosa ». Soit, mais laquelle ? Que c’était une rose, je le savais ! Il faut bien regarder pour apercevoir, écrit en petits caractères, le nom de la variété. Le nom de la rose.
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"Le mot rose ne pique pas, à moins qu’on ne la cueille !"
Je comprends que dans un jardin comme celui Giverny, il soit difficile d’étiqueter toutes les plantes, surtout lorsqu’il s’agit de vivaces !
Toutefois, un certain nombre de visiteurs ne manque jamais de déplorer ce manque, alors que d’autres pourraient réprouver la valse des étiquettes.
Tout cela me conduit à vous poser la question suivante :
On sait que Monet aimait les roses. Son rosier préféré était ‘Mermaid’ qui fleurit très longtemps. Mais ce n’était peut-être pas sa plante préférée. En revanche, son ami G. Clemenceau avait une franche préférence pour les roses (il a planté 400 rosiers à Bel-Esbat contre l’avis de de Vilmorin). Provocateur il dira, après avoir fait amender le sable de la dune avec beaucoup d’engrais organique, au maître de Giverny "J’ai le plus beau jardin du monde". Hier, en visitant une admirable propriété jouxtant La Bicoque je me suis laissé dire qu’il y aurait un cultivar de rose qui porterait le nom de Clemenceau. Ses inflorescences auraient la forme de pom-pom. En avez-vous connaissance ? Et si oui fait-il partie de la collection actuelle de Giverny ?
Merci et bonne journée
Merci de vos précisions. Je ne connais pas cette rose Clemenceau, je n’en ai pas entendu parler à Giverny. Ce qui ne veut rien dire à priori. Il y a bien une rose Monet qui n’a rien à voir avec Giverny !