Y a-t-il une autre mode qui puisse se comparer à cette déferlante ? On a du mal aujourd’hui à imaginer à quel point tout ce qui évoquait l’Extrême-Orient a pu être populaire à la fin du 19ème siècle. Même Claude Monet, d’habitude si peu enclin à suivre une mode, a succombé.
Je ne parle pas de son immense collection d’estampes japonaises, toujours exposées sur les murs de sa maison de Giverny. Qu’un artiste ait été inspiré par une façon radicalement différente de concevoir l’art, qu’il ait eu envie d’explorer de nouvelles voies, quoi de plus naturel. En collectionnant les gravures des maîtres japonais, Monet fait oeuvre d’esthète.
Mais Monet n’a pas résisté à la japonaiserie et la chinoiserie ambiantes, cet Orient de pacotille qui envahit tout. Dans sa maison, il a mélangé allègrement les objets venus d’Asie et les imitations, faïences à décor d’éventail et de branches de cerisiers, magots peints et meubles en faux bambou.
Ce buffet, par exemple, fabriqué dans un bois tendre qui paraît être du pin, est décoré de motifs imitant le bambou. Des baguettes annelées rehaussent tous les reliefs. Le faux ne cherche pas à passer pour du vrai. C’est une évocation, une petite touche orientale qui rappelle celle de son jardin, bien européen malgré les plantes exotiques.
Le style bambou a fait fureur, chez Monet on le retrouve aussi bien sur des miroirs que sur des chaises légères ou du mobilier de jardin.
Dans ce buffet, Alice rangeait des conserves, du thé, des liqueurs… Il est situé dans l’entrée menant à l’atelier de Monet, une pièce non chauffée qui servait d’épicerie.
Détail de cette époque où l’on vivait avec des domestiques, toutes les portes et même les tiroirs sont équipés de serrures. Impossible de savoir si Alice s’en servait ou non, mais c’est probable. La nourriture était beaucoup plus chère qu’aujourd’hui. Ca aussi, on a du mal à l’imaginer.
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I was reading these old posts and I was intrigued by this piece of furniture in the Epicerie. I think this is the same sideboard that Monet and Alice had at Vetheuil, as painted in the still lifes w544 and 545. Do you agree?
Did Monet really bring the few items of furniture they owned from Vetheuil to Giverny by boat along the Seine?
As the Monet family and the Hoschede family were so poor at Vetheuil, could this piece of furniture even come from the Argenteuil period when finances were much better?
Bonjour Dugald, thank you for your message. As you note, Monet painted a sideboard. On W544 we can see that it is empty under the board, so I don’t believe it is the same piece of furniture than the buffet in the Giverny pantry. Fake bamboo was very common on furniture at the turn of the century.
After Vétheuil Monet and his family lived for 16 months in Poissy, closer to Paris, before moving to Giverny. They had to move their boats, but I have no information about the way they used to carry their belongings. Logically, what they owned at Argenteuil followed them to Vétheuil, Poissy and Giverny. Jean-Pierre Hoschedé remembered the studio boat was at Giverny in his childhood, and I have recognized a teapot painted by Monet while at Argenteuil on display in the dining-room of Giverny.
Ariane, thanks for replying. When I look at w544 again, I can see you are right about the sideboard. It’s clearly a table in the painting.
I was fascinated by your discovery of the original teapot in the 1872 still life painting, still surviving at Giverny. Brilliant detective work!
Thank you. I’m sure there must be plenty of original objects at Giverny appearing in the paintings or in the photos taken in Monet’s time. Long ago the parasol of W1077 was on display in the house, for instance.