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Un bouquet de nymphéas

nymphéas à GivernyCombien de temps nous reste-t-il à vivre ? Comment allons-nous employer ce temps-là ?
Il y a cent ans, en 1910, Monet était dans sa 70e année. Il avait une immense carrière derrière lui, et pourtant il lui restait à peindre ses plus grands chefs d’oeuvre, le cycle des Nymphéas. S’en doutait-il, alors qu’en mars il se lamentait au bord de son bassin dévasté par la crue de la Seine ?
L’étang aux nymphéas est un lieu propice à la méditation, métaphore de la vie et de l’apparence des choses. Il me manque, aujourd’hui où je suis allée accompagner une vieille dame dans son dernier voyage.
Elle s’appelait Simone. Douce, discrète, aimante. Nos roses faisaient un horrible bruit sourd en tombant sur le cercueil.
Au même instant, ou presque, une autre Simone entrait sous la coupole. Forte, ardente. La sixième académicienne, en lutte pour les femmes jusqu’au bout.
Peut-être qu’on lui a offert des roses, à cette occasion. Que lui reste-t-il à accomplir, elle qui a déjà tant oeuvré ?
Il y a des questions qui n’ont de réponses que dans les profondeurs du bassin où se mire le saule agité par le vent.
A tous ceux qui trouvent qu’il y a des jours plus difficiles à passer que d’autres, et que celui-ci en était un, permettez-moi d’offrir, par la présente, un bouquet de nymphéas.


2 commentaires

  1. Merci pour le bouquet, Ariane.
    J’ai suivi la réception de S. Veil avec beaucoup d’intérêt, c’était sans doute pompeux – ces roulements de tambour ! – mais très émouvant aussi. Des paroles fortes.

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Ariane.

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