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Les fidèles de Giverny

Nymphéas et carpe sous les saules, GivernyLa chaleur caniculaire des derniers jours vide le Clos normand de tous ses visiteurs. Le jardin de fleurs de Monet, en plein soleil, est bien trop chaud pour qu’on ait envie d’y rester, alors qu’il fait bon au bord de l’étang aux Nymphéas, à l’ombre des grands arbres.
Concentrés dans la moitié du jardin, les visiteurs s’étonnent de se retrouver si nombreux. Ils questionnent sur la fréquentation, n’en reviennent pas des 480 000 visiteurs en sept mois, et se posent inévitablement la question : qu’est-ce qui fait venir tout ce monde à Giverny ?
Les raisons de l’affluence tiennent à une multiplicité de facteurs qui, pris isolément, ne suffiraient pas à l’expliquer, mais qui se conjuguent tant et si bien que la visite des jardins de Monet devient incontournable.
La plus évidente, qui attire les voisins, les Franciliens et les Normands, est toute simple : le clos normand et le bassin aux Nymphéas sont de magnifiques jardins. C’est un but de promenade consensuel, qui plaît à tout âge. Même si on est déjà venu, on y revient avec plaisir.
Les férus de jardinage, pour leur part, sont attirés par les plantations, les variétés originales, l’organisation des massifs. Peu d’entre eux, pourtant, savent que le jardin est en lui-même une oeuvre impressionniste composée par Claude Monet.
Mais de beaux jardins, il y en a beaucoup d’autres. Ceux-ci jouissent d’une notoriété sans pareille grâce aux meilleurs des ambassadeurs, les tableaux que Monet en a fait . Quand on a vu ses Nymphéas, si on apprend que leur modèle existe toujours et se visite, on a envie de le voir en vrai.
Avoir été le motif obsessionnel des toiles de Monet donne à la visite du jardin du peintre une coloration culturelle, propre à séduire les particuliers comme les organisateurs de voyages. Percera-t-on, au bord du bassin de Monet, le secret des Nymphéas ?
Dans le même registre, les fidèles qui font le pèlerinage à Giverny, selon le mot de Gérald van der Kemp, viennent découvrir un lieu de mémoire. Plongeon dans le 19e siècle, dans le quotidien familier du peintre… Dans la maison, tout est tellement identique à l’époque du maître qu’on croirait presque entendre les pas de Monet, rentrant déjeuner à l’appel de l’horloge du salon.

C’est peut-être cela, au fond, le mystère de Giverny, un lieu à la beauté inépuisable, un jardin qui a une âme.


7 commentaires

  1. Bonjour,

    Il y a des poissons dans le bassin aux nymphéas ? Moi, je vois un poisson dans l’eau, tout en bas de la photo. mais c’est plus sûrement un feuille de nymphéa qui monte vers le soleil ?

  2. Pélerinage, oui Ariane, pour moi c’est tout à fait cela, c’est ce que j’ai répondu à ma collègue lorsqu’elle m’a demandé ce que je faisais de mon week-end (lorque nous avons fait la visite début juin avec vous) : je lui ai répondu, je pars en pélerinage chez Claude Monet !!! Nous avons admiré ses jardins, avons "osé" circuler dans sa maison avec respect, émotion et cette impression de pénétrer dans l’intimité de Claude Monet et ce sentiment d’avoir envie de nous en excuser ! Que dirait il aujourd’hui s’il pouvait voir tous ces gens fouler le sol de cette maison qu’il a tant aimée !!, et bien sûr avons visité les jardins avec vous. Quel enchantement !!! Je suis prête à revenir dès l’an prochain en pélerinage….mais toujours avec respect et humilité.

  3. enfin au frais sur ma terrasse,( il est un peu plus de 23 h, et j’habite l’Hérault), mon clavier au bout des doigts, je viens d’en prendre plein les yeux en parcourant ce site et ses magnifiques images .

    en toute humilité, et sans pour autant prétendre imiter le grand Claude, m’autorisez vous à m’inspirer de certaines de ces photos pour tenter de peindre " le jardin de Claude Monet en 2010 " ?

    Je suppose que le question a déjà du vous être posée bien des fois ?

  4. Bonjour Agnès ! C’est gentil à vous de demander l’autorisation de peindre d’après mes photos, bien sûr vous le pouvez ! C’est un honneur, et une joie de savoir qu’il y en a qui vous inspirent ! J’espère que vous nous montrerez le résultat. Bonne peinture !

  5. promis, si je suis contente de mon travail ( mais pas avant l’automne ! ) j’enverrai
    une photo. (…. et si pas contente pas photo, bien entendu )

    En surfant d’un site Giverny à l’autre, j’ai pu constater que les peintres n’étaient pas souhaités dans le jardin de Monet … Dommage, c’est un peu comme si les prières étaient interdites à Notre Dame de Paris .

    En même temps, si chacun de nous s’amène avec tout son "barda ", le chevalet, le pliant, l’ombrelle, la toile, l’égo, ça fait désordre ! et je peux le comprendre .

    m’enfin, ( Gaston dixit ) c’est quand même dommage .

    Ariane vous écrivez divinement, avec amour, avec fraîcheur, avec humour, avec simplicité , un style …impressionniste .vous le savez certainement, mais ça fait toujours du bien de se l’entendre dire .

    Je fais la "collec " des libellules ( mon fils, enfant, disait " bellilules " ) et la page qui leur est consacrée est joliment troussée .

    A bientôt,

    Agnès .

  6. Agnès, les peintres sont les bienvenus à Giverny. J’en vois tous les jours dans le jardin de Monet. On peut s’asseoir sur un banc et sortir ses aquarelles, ses pastels, ses feutres… Pour la peinture au chevalet, en revanche, il faut demander la permission, et les peintres sont accueillis après 17h30, à partir du moment où les jardins se vident, et après la fermeture. Il fait jour tard en ce moment.
    Merci pour les compliments. Ce qui fait surtout du bien, c’est de savoir son travail apprécié. Tout le monde aime se sentir compris, n’est-ce pas ?

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Ariane.

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