Tout l’été fleurit la verveine. Celle-ci porte le doux nom de verbena bonariensis.
En cette rentrée des classes, n’allez pas croire qu’il s’agit d’une sorte de cancre, une variété de verveine bonne à rien comparée à la verveine officinale qui serait bonne à tout, première de la classe des utilisations médicinales et magiques.
C’est ce que je m’étais imaginé la première fois que j’ai entendu son nom. Mais la réalité est plus prosaïque. Un cours de latin, de géo et de botanique plus tard, la verbena bonariensis était redevenue la verveine de Buenos Aires. (C’est sans doute de là qu’on a dû la rapporter pour la première fois, car elle fleurit un peu partout sur le continent sud-américain.)
Il y a pourtant un peu de vrai dans cette image de bonne à rien. Regardez-la. Isolée, avec ses petites touffes de fleurettes pâlichonnes tout au bout de grandes tiges ligneuses, son port dégingandé de grande bringue maigrichonne, on hésite. Cette chose dans mon jardin, vraiment ? Pour quoi faire ?
Tout son charme tient à ça, justement. La verveine de Buenos Aires est une bonne copine. Une fois entourée d’autres fleurs plus gâtées par la nature, elle excelle à alléger les masses compactes, à architecturer les massifs un peu mous, à donner du flou aux floraisons trop denses.
Les jardiniers l’adorent, parce qu’elle est sans souci. Elle pousse toute seule, elle résiste à tout, et, providence des étourdis, elle se ressème comme une grande, sans l’aide de personne.
Si vous copiez sur vos voisins qui l’ont déjà adoptée, ça vous laissera le temps de profiter de la récré.
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J’ai habité Vernon, sur les bords de Seine, de 1998 à 2005.
Par les fenêtres de ma maison, je voyais les vaches de l’autre côté de la Seine, pas très loin de Giverny.
Nostalgie…de ma maison, de ma Normandie…
Emmanuelle, les vaches sont juste sous mes fenêtres. Je vais en reparler un de ces jours, promis !
Mais votre article sur la verbera bonariensis est très bien aussi! Très instructif, j’aime beaucoup.
Le charme d’une bonne à rien qui donne envie de l’adopter – joli billet, Ariane !