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Les pinsons de Giverny

Pinson femelleUne des premières impressions que le visiteur perçoit en entrant dans les jardins de Monet à Giverny, c’est le chant des oiseaux. Les pinsons, très nombreux, n’y sont pas pour rien.
J’ai déjà eu l’occasion de vous présenter les mâles, peu farouches, et très faciles à reconnaître grâce à leur ventre rose et leur cagoule grise.
Voici me semble-t-il une femelle pinson, aux couleurs plus ternes.
Telle que vous la voyez, la pinsonne est prête à passer à table. Elle guette sa prochaine proie.
Voilà déjà plusieurs fois qu’elle s’est envolée pour attraper avec habileté une chenille qui rampait sur cette grande sauge, invisible de tous sauf d’elle.
Quand la pinsonne réussit sa capture, elle n’avale pas immédiatement la larve. Elle se pose d’abord, et paraît réfléchir un instant, tandis que la chenille dépasse de chaque côté de son bec en lui dessinant des moustaches.
Est-ce gracieux ? Est-ce horrible ? Tout à côté des visiteurs qui tournent autour du bassin et ne lui prêtent aucune attention, la pinsonne dessine son propre cercle beaucoup plus court, d’une branche à l’autre de la plante.
A chaque passage, une vie s’achève pour que la sienne se poursuive. A chaque coup de bec, elle soulage la plante, et tue un futur papillon.
Tout cela se passe en silence.
Il y a, sur cette scène du jardin de Monet, dans les branches, les buissons, entre les brins d’herbe, dans les profondeurs de l’étang, une rage des uns et des autres à se nourrir, dont la violence dépasse l’imagination.
Les gueules et les becs se referment dans des claquements imperceptibles, tandis que les pinsons sifflent gaiement. A tue-tête.


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